C'est une chirurgie de plus en plus courante : la pose de prothèse de la hanche concerne quelque 180 000 personnes chaque année en France. Une technique permet de préserver les muscles et de remarcher rapidement. Reportage à Limoges.
"Remarcher sans souffrir, c’est formidable..." Alexandre Lamige, 47 ans, est un ancien artisan reconverti dans le domaine agricole. Depuis le mois d’août, il vit avec une prothèse de la hanche qui s'est rapidement fait oublier.
Pourtant, il y a encore quelques semaines, avant son opération, il éprouvait d’importantes difficultés même pour simplement enfiler ses chaussures. Il confie : "C’est compliqué de décrire la douleur articulaire. On sent vraiment que ça fait comme si il n’y a plus de cartilage. Ca fait os contre os, ça frotte, et c’est super douloureux."
Pas de muscle coupé
Alexandre a été opéré par le docteur Pierre-Alain Mathieu, un chirurgien de la polyclinique de Limoges. Il remplace les articulations usées par des prothèses, avec une technique qui facilite la récupération.
Après une incision de la peau, il passe par une "voie d'abord antérieure", de face, en se glissant entre les muscles, sans jamais les découper. Il explique : "D’habitude, on va passer plus latéralement, ou de manière plus postérieure, à travers les muscles fessiers, qui sont principalement les muscles dont on se sert pour marcher. Forcément, si on ne touche pas aux muscles de la marche, les patients vont récupérer plus vite."
Moins d'une heure
Une fois l'os abîmé coupé et retiré, on insère les différentes parties de la prothèse, côté hanche et côté fémur.
La tige insérée dans le fémur porte un revêtement poreux qui sera colonisé par l’os du patient. La pièce mobile est en céramique, presque inusable.
Un dispositif spécial permet de manœuvrer la jambe pendant l’opération, puis de tout remettre en place. Le résultat est contrôlé par une radio. La chirurgie dure moins d'une heure.
Durs au mal
C'est un acte de plus en plus courant. En cause notamment : les métiers physiques, le vieillissement de la population, ou le surpoids.
Selon Pierre Alain Mathieu, "Les gens vont de plus en plus s’écouter, et de plus en plus aller voir les médecins traitants qui nous adressent les patients pour prendre en charge ces douleurs de hanches. En Limousin, les patients sont durs au mal et viennent souvent nous voir avec des arthroses très évoluées…"
Stimuler les patients
Cette opération de la hanche est aussi un travail d'équipe.
Dans les étages, d'autres soignants se mobilisent pour aider leurs patients à remarcher rapidement, le jour même de l'opération.
Cécile Burguet, infirmière, explique : "Dès le soir, ils peuvent se lever. Souvent ils n’osent pas, ils sont plus dans la réticence. Il faut leur donner confiance et les stimuler."
Dans l'avenir on attend des prothèses plus durables et des instruments encore moins invasifs, pour des opérations qui donneront peu de séquelles et plus de libertés.