Les personnels de direction du second degré se sont réunis à 14h30 devant le rectorat de Limoges, mercredi 19 janvier 2022, pour alerter sur "le décalage entre les mesures prises par le gouvernement et la réalité du terrain".
À la veille de la grève des enseignants, prévue jeudi 20 janvier 2022, les personnels de direction du Limousin se mobilisent devant le rectorat de Limoges à 14h30. "Ils se réunissent un jour avant pour être plus visible et pour que la rectrice se rende compte de leur nombre", souligne Delphine Poingt, secrétaire générale du syndicat SGEN-CFDT.
Une cinquantaine de personnes présentes, selon la SGEN-CFDT, dont des intendants, des conseillers principaux d'éducation (CPE) et des gestionnaires.
Ils répondent à l’appel de l’intersyndicale représentants les chefs d'établissements du second degré (Sgen-CFDT, ID-FO, Snp-Den-Unsa). Une mobilisation d'autant plus significative qu’il n'est pas de coutume que les chefs d’établissement manifestent. "Oui c’est rare, confirme Eric Gougeaud, référent académique du SGEN-CFDT pour les personnels de direction. Mais on alerte notre hiérarchie pour des inquiétudes et on a choisi mercredi après-midi pour être au sein de nos établissements le jour où il y a les élèves."
Une délégation de représentants des trois syndicats est actuellement reçue par la rectrice de l'Académie de Limoges.
"Un fonctionnement peu respectueux des personnels"
Ces inquiétudes, évoquées par Eric Gougeaud, également proviseur de la cité scolaire d’Arsonval à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) sont multiples : protocoles sanitaires successifs, gestion du covid, tenue des examens...
"On a le sentiment que le ministère n’a pas toujours pris la mesure de la situation. Les personnels de l’Education Nationale sont investis depuis deux ans : avec une succession de protocoles sanitaires mais il n’y pas de prise en compte de la réalité du terrain", estime le proviseur. De façon générale, la mauvaises communication des informations concernant, notamment, le protocole sanitaire appliqué dans les écoles est pointé du doigt.
Les annonces se font via les médias, les réseaux sociaux, sans jamais suivre les voies dédiées donc on a un sentiment d’un fonctionnement peu respectueux des personnels.
Eric Gougeaudréférent académique du SGEN-CFDT et proviseur à la cité scolaire d’Arsonval
Selon la secrétaire générale du syndicat SGEN-CFDT, Delphine Poingt, le problème est même antérieure à la crise sanitaire : "Depuis quatre ans et demi, le dialogue social se délite, les corps intermédiaires sont dédaignés. Les personnels de direction se remettent complètement en question, tant leur rôle au sein de la communauté éducative est ignorée par la hiérarchie ministérielle."
De la lassitude donc et de l’inquiétude exprimées lors de cette mobilisation des personnels de direction du second degré.