Manuel Valls a accusé mercredi la droite de "démagogie" et de "schizophrénie", lorsqu'elle impute la responsabilité des hausses d'impôts locaux à la baisse des dotations de l'Etat. En revanche, le premier ministre a cité ses "bons élèves" dont la ville de Limoges.
"Plusieurs municipalités ont justifié (...) des hausses particulièrement élevées des impôts locaux par la baisse des dotations de l'Etat. Mais la hausse des impôts locaux n'est ni générale ni massive, contrairement à ce que je lis ou j'entends", a fait valoir le Premier ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale."De nombreuses villes respectent les engagements qui ont été pris vis-à-vis des habitants", a-t-il souligné citant des villes "de toutes couleurs politiques" comme "Metz, Rouen, Amiens, Besançon, Le Havre, Limoges, Montreuil, Rennes, Nantes, Brest, Saint-Etienne..."
"Alors je crois qu'il faut cesser non seulement les polémiques inutiles mais la démagogie", a lancé M. Valls, en réponse à une question du député PS Hugues Fourage (Vendée).
Plusieurs municipalités, de droite mais aussi de gauche, justifient des hausses d'impôts locaux par la baisse des dotations de l'Etat, qui leur renvoie la responsabilité. "Renier (les engagements) un an après, c'est-à-dire avoir menti devant les électeurs pour gagner les élections c'est mettre en cause la crédibilité de l'action et de la parole politique", a accusé M. Valls.
Le Premier ministre a défendu sa politique de "sérieux budgétaire" qui pour les collectivités locales prévoit une baisse des dotations globales de fonctionnement (DGF) versées par l'Etat de 3,5 milliards d'euros en 2015, 2016 et 2017.
Il a également rappelé travailler avec l'Association des maires de France (AMF) à "des mesures de soutien" aux finances des collectivités locales, qu'il doit dévoiler mi-mai.
"Mais je n'accepte pas les contrevérités, les mensonges et les campagnes qui visent à occulter devant les Français les vraies responsabilités", a lancé M. Valls devant les députés.
Il a ciblé le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, qui a annoncé des hausses de taxes locales de "30 millions d'euros par an alors que sa baisse de DGF est de 12 millions en 2015 (...) et je pourrais multiplier les exemples".
Manuel Valls a dénoncé la "schizophrénie" de l'UMP, qui a appelé à baisser les dépenses publiques de 150 milliards d'euros et que Nicolas Sarkozy avait proposé de réduire les dotations aux collectivités de 10 milliards d'euros supplémentaires.
"Alors soyez cohérents, soyez courageux, assumez votre mensonge (...) quand vous avez dit que vous n'augmenteriez pas les impôts", a-t-il lancé.
AFP Eco le 15/04/2015 14:29:18