Il n’y a pas que la carte météo qui vire au rouge en Nouvelle-Aquitaine : l’épidémie de Covid connaît un net rebond, principalement en Haute-Vienne et en Corrèze. Santé Publique France conseille de privilégier la prévention de la canicule et d’aérer les foyers seulement aux heures les plus fraiches de la journée.
"Après sept semaines de diminution, les indicateurs virologiques repartent à la hausse en Nouvelle-Aquitaine." C’est l’introduction préoccupante du dernier bulletin épidémiologique de Santé Publique France.
Les taux d’incidence de Corrèze et de Haute-Vienne parmi les plus hauts de France
En effet, les taux d’incidence repartent à la hausse. En fin de semaine dernière, on était à 415 nouveaux cas pour 100 000 habitants en Haute-Vienne et 428 en Corrèze. Ce sont les taux les plus importants de France derrière Paris. On était descendu en mai à seulement 184 en Haute-Vienne et à 148 en Corrèze.
Selon Santé Publique France, "le taux de positivité est en hausse dans la majorité des tranches d’âge, et plus particulièrement chez les 20-30 ans et les 50-60 ans." Santé Publique France note un élément d’explication : "Les sous-lignages d’Omicron BA 4 et BA 5 font l’objet d’une surveillance renforcée(…). Leur proportion est en hausse."
Pour Bruno Megarbane, chef du service de réanimation à l'hôpital Lariboisière interrogé par France Info, cette hausse est "très en dessous de la réalité", car on se teste beaucoup moins. Il souligne dans son interview : "Même si les symptômes sont mineurs pour la très grosse majorité de la population, attention aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées, qui ont des cancers ou des comorbidités"
Du côté des hospitalisations, on note pour l’heure une stabilité à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, mais le chiffre a doublé en Haute-Vienne depuis la fin du mois de mai, passant de 22 à 44 patients hospitalisés pour Covid.
Priorité à la canicule
Ce rebond épidémique arrive avec le début précoce des fortes chaleurs. Dans ce contexte, pour éviter les coups de chaud, l’une des consignes est d’aérer son domicile seulement tôt le matin et tard le soir. Beaucoup seront aussi tentés d’utiliser en intérieur des systèmes de climatisation ou des ventilateurs. Mais ces moyens de se rafraîchir entrent en contradiction avec la principale mesure de lutte contre la propagation du Covid : l’aération maximale des lieux clos.
Dans un communiqué publié ce mercredi 15 juin, Santé Publique France apporte des précisions : "Ces fortes chaleurs surviennent alors que l’épidémie de COVID-19 persiste. Dans ce contexte, la prévention de la canicule est privilégiée, car l’épisode est précoce dans la saison et que l’organisme n’a pas eu le temps de s’adapter aux températures estivales."
Peut-on allumer la climatisation ?
Quand il fait chaud, il est tentant d'allumer la climatisation, si on en a une à disposition. Est-ce une bonne idée face à la circulation du virus ? Pas forcément.
Il faut remonter à 2020 pour trouver une note du ministère du travail à ce sujet. Elle explique : "Les débits de soufflages doivent être limités de façon à ce que les vitesses d’air au niveau des personnes restent faibles (Les vitesses d’air peuvent être considérées comme faibles lorsque les personnes présentes dans un local ne ressentent pas de courant d’air ndr)". Le ministère du travail ajoute : "Dans le cas de systèmes de ventilation et climatisation centralisés utilisant le recyclage d’une partie de l’air, à titre de précaution, il est recommandé de les faire fonctionner en tout air neuf ou avec le taux de recyclage de l’air minimal."
Peut-on utiliser un ventilateur ?
Si on n'a pas de climatiseur, il est tentant de se procurer un ventilateur. Mais là encore, il y a un risque clair.
Le ministère du travail l'expliquait en 2020 : "Les ventilateurs utilisés pour le rafraîchissement des personnes produisent des vitesses d’air élevées qui peuvent transporter des contaminants sur des distances importantes. Il convient donc d’éviter leur utilisation autant qu’il est possible dans les locaux occupés par plus d’une personne."
Autres mesures
La recommandation de Santé Publique France reste de limiter l'aération "aux heures les moins chaudes pendant les quelques jours que va durer l’épisode" et de renforcer les autres mesures barrières, comme le lavage des mains, le port du masque dans les lieux collectifs rafraîchis, et la distanciation physique.
Reste à savoir si ce confinement forcé pour éviter la chaleur aura des conséquences sur l'évolution de l'épidémie de Covid dans les prochains jours.