Séisme à Taïwan : "Le pays a réussi à limiter les dégâts", selon Philippe Besson, président des Pompiers de l'Urgence Internationale

Un séisme d'une magnitude supérieure à 7 a frappé Taïwan ce mercredi 3 avril, en matinée. Le bilan provisoire ne cesse de s'alourdir : neuf morts et plus de 800 blessées à la mi-journée ce mercredi. Philippe Besson, président et fondateur de l'ONG Pompiers de l'Urgence Internationale, basée à Limoges, fait le point sur la situation.

Il s'agit du plus puissant tremblement de terre sur l'île depuis vingt-cinq ans. Le nombre de bâtiments détruits n'est pas encore connu et le bilan risque d'évoluer dans les heures à venir, mais la région de Hualien, à l'est de l'île, proche de l'épicentre, a été particulièrement touchée. Selon l'AFP, le bilan provisoire ne cesse de s'alourdir : neuf morts et plus de 800 blessées à la mi-journée ce mercredi.

L'alerte tsunami qui avait été déclenchée après le séisme a été levée ce mercredi matin 3 avril. Mais le Centre d'alertes au tsunami du Pacifique, un observatoire régional basé à Hawaï appelle les habitants des régions littorales à rester prudents.

"Les bâtiments qui peuvent être évacués en moins de douze heures sont la priorité"

Contacté par téléphone, Philippe Besson nous précise : "Ce que les secours font actuellement, c'est déployer des équipes dans les zones proches de l'épicentre. Les secours procèdent à une évolution des zones endommagées, avec les informations que donne la population. Ils définissent une zone de travail, procèdent immeuble par immeuble. Ils prennent en considération la durée d'intervention. Les victimes ensevelies qui peuvent être secourues en moins de douze heures sont la priorité pour sauver un maximum de vie."

Un séisme difficile à prévoir

Il n'existe à ce jour aucune technologie pouvant permettre de prédire le moment exact où un séisme va se produire. "Les séismes sont quelque chose de très soudain. Il peut y voir des signes avant-coureurs comme des répliques, mais pas systématiquement."

Toutefois, les scientifiques chinois et taïwanais travaillent sur la prédiction des tremblements de terre en étudiant les ondes. "On peut détecter dès que possible les ondes primaires qui se produisent au niveau des failles sismiques, ce qui fait qu'on calcule rapidement la zone de l'épicentre avec la différence de temps entre les ondes primaires et secondes. Ça se joue à quelques secondes, mais on peut déjà couper le gaz, l'électricité pour limiter les dommages."

Le séisme qui a frappé le pays était particulièrement important. "Il faut comprendre que quand vous progressez d’un degré, par exemple de 6 à 7, vous multipliez par 10 l'amplitude et de 30 l'énergie."

"Les gens ont les réflexes d'éteindre le gaz et d'aller se mettre à l'abri"

Si les premières images et vidéos nous parvenant de Taïwan, montrant des bâtiments penchés, sont spectaculaires, le professionnel est plutôt rassurant : "le pays a réussi à limiter les dégâts. Taïwan est habituée au séisme. Presque tous les bâtiments sont parasismiques. S'ils ne l'avaient pas été, le nombre de morts et de dégâts matériels seraient bien plus importants. De plus, la population est habituée. Les gens ont donc les réflexes d'éteindre le gaz et d'aller se mettre à l'abri, sous une table."

Le pays est bien préparé aux séismes et ne devrait pour l'instant pas avoir recours à l'aide internationale, même si plusieurs équipes de secours internationales dont la France, se sont déjà portées volontaires en cas d'aggravation de la situation. "Taïwan a déjà trois équipes de secours mobilisées, dont une équipe compte 40 à 80 personnes, selon la gravité. Mais si le pays fait appel à nous, nous sommes prêts à partir."

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