Les soldes d’hiver ont démarré ce mercredi 10 janvier 2024. Sous de fraîches températures, les commerçants misent sur cette météo pour pouvoir écouler leurs stocks d’hiver.
Le thermomètre frise le 0° en Limousin. Quelques flocons font leur apparition dans les rues de Limoges ce mercredi après-midi. Une météo de saison attendue par les commerçants pour vendre leurs collections saisonnières.
L’arrivée du froid maintenant va nous permettre de vendre des pièces d’hiver. Les clientes cherchent des pulls chauds.
Sophie, gérante de la boutique indépendante Les Libellules, à Limoges.
Ouverte depuis dix-neuf ans, bientôt vingt en août prochain, pendant les soldes, dans sa boutique indépendante, elle propose sa collection d’hiver, avec des pulls provenant d’Espagne et du Portugal contenant 80% de laine. Ses réductions démarrent à – 30% et jusqu’à – 50%. "Il faut donner du rythme, dit-elle. La conjoncture n’est pas aussi facile que les autres années alors, c’est à nous de proposer des offres alléchantes."
Inflation, crise de l’habillement, concurrence des plateformes numériques, de la seconde main, comment se démarquer ?
Avec les ventes privées régulières, les soldes ne sont plus autant espérés par les clients. S’ajoute à cela un contexte particulier pour les commerçants : l’inflation, la crise de l’habillement, la concurrence des plateformes numériques, la seconde main, engendrent une baisse de la consommation pour les boutiques qui ont pignon sur rue. Notamment pour les marques de moyenne gamme. C’est le cas de grandes enseignes du centre-ville de Limoges, par exemple, comme Minnelli et Kookaï qui viennent de fermer leurs portes.
Mais plusieurs vendeurs restent optimistes grâce à "des fêtes de fin d’année très encourageantes", explique Benoît Coulaud, trésorier adjoint de la chambre de commerce de Haute-Vienne. Il ajoute que "les commerces qui font de la qualité parviennent à sortir leur épingle du jeu". La gérante des Libellules, dans le centre-ville de Limoges, le constate aussi : "Ici, les clientes peuvent toucher les vêtements et avoir le conseil adapté. Certaines qui achetaient sur internet finissent par revenir. Sur les plateformes numériques, elles étaient déçues du tissu, de la coupe…. En tant que commerçant, on rend agréable les boutiques. Et puis, j’ai une clientèle qui a à cœur de faire vivre le centre-ville.
À Guéret, Manon Lachambre a ouvert sa boutique en juin, les trois lunes. Elle attire le client en prenant en photo des articles soldés. "Aujourd’hui, il fait froid, les gens préfèrent peut-être se lover sur leurs canapés pour faire du shopping en ligne. En postant des articles sur les réseaux, on tente de contrer ça pour pouvoir leur donner envie de se déplacer."
Certains commerces de seconde main pratiquent aussi les soldes, comme Le Bogalou. La plus grande friperie de Limoges existe depuis deux ans et demi. Elle vend très bien toute l’année. Ici se côtoient tous les milieux sociaux et toutes les tranches d’âges. Depuis ce mercredi, des articles affichent des réductions.
On a un produit à – 50 % et sinon c’est – 10 à - 20 % sur des articles qu’on n’arrive pas à écouler. On a des pulls, on a des pantalons en velours, des vestes de marques, des polaires. On vend des vêtements de seconde main des années 70 à 2010 qui proviennent de différents fournisseurs en Europe.
Doriane Carrat, responsable de la Friperie Le Bogalou à Limoges.
Si le contexte semble moins favorable, les commerçants se tiennent prêts pour quatre semaines de promotions jusqu'au 6 février 2024.