La société F2J est maintenant le seul candidat à la reprise de l'usine STEVA, située à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne. L'offre est jugée crédible par les salariés, mais le repreneur potentiel a posé trois conditions à respecter.
Le sort des salariés de l’usine STEVA, à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne, pourrait bien se jouer dans les jours à venir. Pour reprendre l’emboutisseur, il n’y a en effet plus qu’une offre sur la table : celle de la société F2J. Le deuxième repreneur potentiel, MDI Technologies, dont les salariés doutaient du sérieux, s’est finalement rétracté.
Vendredi 12 avril, les actionnaires de F2J ont rendu une visite officielle au CE de STEVA, et ont rencontré les salariés. "On arrive à discuter, c’est déjà un bon point. Ils veulent que l’usine reparte à l’équilibre", note Bruno Grimaux, délégué syndical FO.
Mais F2J a posé trois conditions pour la reprise. D’abord, une baisse du loyer : l’usine de Bessines est en effet la propriété des anciens dirigeants du site, qui demandent un loyer jugé trop élevé. La Région a proposé de racheter les murs. Dans ce cas de figure, le repreneur remboursera plus tard la Région, et sera à terme propriétaire. Mais la SCI actuellement détentrice des lieux doit encore accepter l’offre. "Elle a jusqu’au 19 avril. Si elle refuse, F2J se retire", explique Bruno Grimaux.
La deuxième condition est d’obtenir l’engagement formel que les clients resteront clients. STS, le plus gros client actuel, qui travaille pour Volvo, menace en effet depuis plusieurs semaines de retirer ses commandes à STEVA. Dans la semaine, les actionnaires de F2J doivent se rendre à Munich pour rencontrer les dirigeants STS. L’enjeu derrière cet engagement est le maintien du chiffre d’affaires.
Enfin, dernière case à cocher : la renégociation du remboursement du prêt pour l’achat d’une presse hydraulique de 2 000 tonnes. 1,7 millions sur 3,5 millions sont toujours à rembourser.
80 emplois sauvés, peut-être plus
Ces trois conditions doivent être remplies pour que F2J maintienne son offre. Pour les salariés, qui se battent depuis des mois, multipliant les réunions pour sauver le site, cette offre est celle "de la dernière chance". "S’ils s’en vont, on n’aura plus qu’à bloquer l’usine. Je ne vois pas comment on pourrait trouver un autre repreneur", commente Bruno Grimaux.
La prochaine audience au tribunal administratif aura lieu le 24 avril. Sur le plan social, F2J propose de sauver 80 emplois, peut-être "environ 90". Même en cas de reprise, tous les 107 salariés ne continueront donc pas à travailler.