L'interprofession du bétail et de la viande en Nouvelle-Aquitaine organisait, ce dimanche 2 avril 2023, le 3e concours régional destiné aux futurs professionnels de la boucherie. Sept équipes étaient en lice pour élaborer un menu flexitarien. L'équipe de la Haute-Vienne a su défendre son beefsteak.
Sous des airs de Top Chef, sept équipes d'apprentis bouchers de Nouvelle-Aquitaine viennent se confronter à leurs confrères. En trente minutes top chrono, ils doivent proposer un menu flexitarien aux jurys. Ce n'est pas la première opération séduction à destination des flexitariens, cela avait déjà été le cas au Salon de l'Agriculture 2023.
En Haute-Vienne, le CFA du Moulin Rabaud a remporté le prix du "coup de cœur abats". Au-delà de la récompense, ce concours est aussi l'occasion de séduire de jeunes bouchers, dans une profession qui peine toujours à recruter.
30 minutes top chrono
Deux heures et demie avant l'annonce des résultats, les candidats s'affairaient devant leur piano de cuisson. En trente minutes seulement, ils doivent présenter une ardoise composée à la mode du Limousin. L'équipe de Limoges est à la manœuvre, sous le regard avisé de son professeur : il faut faire vite et bien.
"16 minutes restantes" lance la cheffe du temps aux apprentis. Une pression qui ne doit pas, pour autant, étourdir nos jeunes candidats."Il manque une ardoise, il n'y en a que trois alors qu'il y a quatre jurys" gronde le professeur, juste avant leur passage dans la salle du grand oral.
Le coût de l'assiette fait défaut
Debout face au jury, tabliers impeccables, mains croisées : l'équipe haut-viennoise défend son beefsteak jusqu'au bout.
On a vraiment tout fait pour que ce soit au thème moitié légumes, moitié viande, pas gras et pas calorique pour bien manger
Kevin LarousseÉtudiant en 1ere année de BP section "boucher" au CFA du Moulin-Rabaud
L'assiette est appréciée, seul hic : son coût, pas vraiment calculé. Les candidats n'ont pas su défendre l'aspect économique de leurs plats. "Sur le prix de revient et de vente potentielle, ce sont des choses auxquelles on n'est pas encore habitué et qu'on n'a pas encore vu en cours. Ce n'est vraiment pas facile d'y répondre, mais on s'est débrouillés comme on pouvait, on est quand même assez contents et fiers de nous" témoigne Kévin Larousse, à notre micro.
Petite déception en Haute-Vienne...
À l'annonce des résultats, la déception est palpable surs les visages de l'équipe des apprentis-bouchers du CFA de Limoges. Pour cette 3e édition, ils remportent un petit prix, celui du "coup de cœur des produits tripiers". Kévin Larousse, l'un coéquipiers, ne se dégonfle pas pour autant : "c'est le jeu, on ne repart pas les mains vides quand même donc c'est cool" commente-t-il.
Concernant les autres équipes néo-aquitaines, le CFA de Bordeaux (33) se classe premier, celui de Niort (79) suit la seconde place et vient ensuite, en troisième position, le CFA de La Rochelle (17).
- 1er : CFA INSAV de Bordeaux (33)
- 2e : CFA Campus des métiers de Niort (79)
- 3e CFA de Lagord de La Rochelle (17) et prix coup de cœur Agneau
- Prix coup de cœur bœuf : CFA de Boulazac (24)
- Prix coup de cœur veau CFA de Lagord de La Rochelle (17), la 2ᵉ équipe de ce CFA
- Prix coup de cœur abats : CFA Le moulin Rabaud de Limoges (87)
Concours organisé par l'interprofession du bétail et de la viande
Dernière photo souvenir des candidats, au devant d'une pancarte de l'interprofession du bétail et de la viande (INTERBEV), organisatrice du concours. Au-dessus de leurs têtes, on peut lire "aimez la viande, mangez-en mieux", un slogan, issus d'une campagne de communication lancée par l'interprofession en 2019.
L'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (INTERBEV) cherche ici à mettre en avant une filière qui promet d’être "responsable et durable", selon ses mots.
Depuis sa création, en 1979, l'INTERBEV ambitionne une filière viande plus saine, en proposant aux consommateurs des produits "de qualité et identifiés tout au long de la filière", selon le dernier communiqué de presse de l'interprofession.