Cette maison d'édition, spécialisée dans les livres tactiles pour enfants déficients visuels, doit quitter avant la fin de l'année la tour de Beaubreuil qui l'héberge et va bientôt être détruite. La Ville de Limoges ne propose pas, pour l'instant, de solution de relogement. L'association en appelle aux bonnes volontés.
Fondée en 2010 à Limoges, la maison d'édition associative "Mes mains en or" est hébergée depuis plus de dix ans au sein de la maison des associations du quartier prioritaire de Beaubreuil, au 4 allée Fabre d'Églantine, dans une tour qui a vocation à être démolie d'ici à quelques mois, dans le cadre du plan de renouvellement urbain.
En septembre dernier, l'association, comme les autres locataires, a reçu un courrier de la mairie, l'informant qu'elle devrait quitter ses locaux avant le 31 décembre 2023. "Ça fait plusieurs mois qu'on cherche une solution, avec une promesse de la Ville de Limoges de nous reloger. Mais finalement, vendredi [il y a quatre jours, NDLR], la nouvelle est tombée : la ville ne nous propose aucune autre solution", affirme Giulia Garatto, présidente de l'association "Mes mains en or".
Une expertise menacée
Sans locaux, l'activité de cette maison d'édition et de ses six salariées est en péril. Son expertise est pourtant reconnue. L'association a reçu plusieurs prix pour ses livres destinés aux enfants aveugles et malvoyants. Depuis quelques années, elle développe également des projets en lien avec la culture, l'éducation et le handicap. "Nous avons actuellement un projet sur la vie affective, intime et sexuelle des personnes déficientes visuelles et déficientes intellectuelles. Une chercheuse a travaillé pendant deux ans sur le sujet, c'est inédit en France", cite Giulia Garatto.
Besoin d'espace
Pour accueillir son activité, la maison d'édition a besoin d'espace. Il lui faut un local entre 150 et 200 m². Car il faut pouvoir loger les bureaux des six salariées, mais aussi l'atelier de fabrication et de conception, un espace pour le montage des livres et un lieu de stockage.
Le tout pour un loyer qui ne peut excéder 600 euros (presque le double du loyer actuel), car les moyens de l'association sont minces.
Un relogement à deux vitesses
Dans la tour, d'autres associations ont eu plus de chance. C'est le cas de la radio Beaub'FM qui est hébergée, depuis 36 ans, au 9e et dernier étage de l'immeuble. Ses responsables ont été reçus par Limoges Habitat et se sont vus proposer de nouveaux locaux dans le quartier. Proposition, pour l'instant, à l'étude.
Alors, y a-t-il deux poids deux mesures ? Catherine Mauguien-Sicard, l'adjointe au maire en charge de la rénovation urbaine et présidente de Limoges Habitat, affirme qu'il n'en est rien. "Aujourd'hui, Limoges Habitat, comme la Ville de Limoges, n'ont pas ces locaux. Donc, on a mandaté Limoges Métropole, qui a aussi des compétences dédiées à ça, pour trouver la solution qui convienne le mieux."
En attendant, l'horloge tourne, et l'association serait rassurée d'avoir une solution avant l'été. Avis aux propositions...