Clientèle en berne, charges en hausse et nouvelles habitudes depuis les confinements, les coiffeurs et coiffeuses connaissent de nouvelles difficultés. Dans le Limousin comme ailleurs, les professionnels se rendent bien compte de l'inflation et des changements de comportements de leurs clients.
Auparavant inévitable, le rendez-vous du mois chez son coiffeur n'est aujourd'hui plus du tout incontournable !
À Limoges, ils sont plusieurs à avouer ne plus se rendre aussi souvent qu'avant au salon. En cause, différentes habitudes adoptées depuis le confinement, mais surtout, la hausse des prix.
Pour tondre, j'en ai pour cinq minutes. Alors que si je vais chez le coiffeur, j'en ai pour 26-27 euros.
Limougeaud qui évite les salons de coiffureFrance 3 Limousin
L'inflation et le coût de la vie...
Alors pour les coiffeurs et coiffeuses, les difficultés financières commencent à se ressentir, note la présidente de l'Union nationale des entreprises de coiffure de la Haute-Vienne, Dominique Barret-Thomas : "On a observé une diminution des visites dans les salons de coiffure, due à l'inflation et au coût de la vie. Quelques-unes de nos entreprises sont vraiment en difficulté."
Depuis l'effet Covid, on a beaucoup de clientes qui se sont laissé pousser les cheveux blancs.
Dominique Barret-Thomas, présidente de l’Union nationale des entreprises de coiffure de Haute-Vienne.France 3 Limousin
... auxquels s'ajoutent d'autres facteurs extérieurs
Depuis trois ans, les salons de coiffure n'ont en fait pas retrouvé leurs niveaux de fréquentation d'avant la crise sanitaire. Entre temps, leurs charges, elles, ont augmenté, comme dans de nombreux commerces.
Face à cette hausse, certains professionnels de la coiffure ont dû augmenter leurs prix au détriment de leur clientèle. Au contraire, d'autres ont fait le choix de ne pas répercuter ces hausses sur leurs clients, comme Christian Navarre, coiffeur à Limoges.
Ce professionnel est bien conscient des difficultés de ses clients face à la hausse du coût de la vie : "La coiffure, on n'est pas le premier métier demandeur, on est au bout de la chaîne."
On va chez le coiffeur pour se faire plaisir, si on n'a pas les moyens, on se fait plaisir plus tard.
Christian Navarre, coiffeur à Limoges.France 3 Limousin
Pour ce professionnel, l'inflation n'est pas la seule cause du recul de sa clientèle : "il y a plusieurs événements successifs, le Covid, les retraites, etc."
Dominique Barret-Thomas, elle, note des changements d'habitudes radicaux chez certaines de ses clientes : "Depuis l'effet Covid, on a beaucoup de clientes qui se sont laissé pousser les cheveux blancs." Sans parler de celles et ceux qui ont profité des différents confinements pour apprendre à se couper les cheveux eux-mêmes, à moindre coût.
Seul signe positif pour le secteur, la fréquentation de la clientèle masculine est en légère hausse. Mais sera-t-elle assez importante pour sauver les établissements menacés de fermeture ?