Quelques jours après la série de coups de feu tirés dans le quartier de la Bastide à Limoges ayant blessé deux mineurs, les habitants du quartier de la Bastide s'interrogent : règlement de compte, rivalité entre quartiers ? Pourtant, associations et élus tombent d'accord : la situation à Limoges serait similaire aux autres villes françaises de même envergure.
Est-ce une affaire de drogue ? Hier, le procureur n’écartait pas non plus d’autres hypothèses, même si cette dramatique fusillade s’est déroulée sur le point de deal de La Bastide, blessant gravement deux mineurs.
Évidemment, les habitants du quartier en parlent, et Ephraïm Mata, bénévole dans une association du quartier, se pose des questions : "Je ne pense pas que ce soit l'insécurité qui s'enflamme, c'est plutôt les conflits inter-quartiers..."
Pour le maire, la rénovation du quartier a amélioré la situation, et il l’affirme, la présence policière y serait plus importante que sous la précédente majorité. Il considère que la situation n’est pas plus explosive à Limoges qu’ailleurs.
Les difficultés que nous connaissons partout en France, nous les connaissons à Limoges, et nous avons décidé de lutter contre à tous les niveaux : l'accompagnement des familles, des enfants, des ados, des grands... n'abandonner personne.
Émile-Roger Lombertie, maire (LR) de Limoges
Et ce n’est pas le chef de son opposition municipale qui va lui donner tort. Thierry Miguel, originaire de La Bastide, a travaillé 20 ans à la police judiciaire sur les affaires de drogue. "Pour avoir travaillé dans de nombreuses villes, que ce soit à Paris, à Nice ou à Limoges, la situation concernant l'usage de stupéfiants est quelque chose que l'on peut retrouver dans toutes les métropoles, dans toutes les villes de petite ou moyenne importance et il faut travailler de manière globale sur ce sujet-là."
Il n'y a pas de problème spécifique de stupéfiants à Limoges, il y a un problème général que le gouvernement devrait régler avec des actions fortes, précises et surtout un intérêt commun.
Thierry Miguel, chef de l'opposition municipale à Limoges
Les associations de quartier, elles, considèrent que ce récent fait divers justifie encore plus leurs actions au quotidien. "Ça renforce encore les liens des habitants pour manifester avec nous, mettre en place les actions et des projets ensemble. On est solidaires", assure Asma Chouay, la présidente de l'association Acti'Family.
Dans cette affaire, deux suspects ont été mis en examen pour tentative d’assassinat et violence sur personne dépositaire de l’autorité publique.