Village martyr : l’église d’Oradour-sur-Glane subit des travaux de consolidation par les bâtiments de France

Les travaux étaient prévus depuis plusieurs années, mais ils ont été retardés à cause de la crise sanitaire. La consolidation de l'un des monuments les plus emblématiques de la Haute-Vienne a commencé. L'église martyre d'Oradour-sur-Glane va être l'objet de toutes les attentions pendant 9 mois, avec l'objectif d'ouvrir au public à l'été prochain.

Quand on arrive sur place, on ne peut pas la rater. L’église du village martyr d’Oradour-sur-Glane est littéralement avalée par une toile d’échafaudage en acier. Une armure pour permettre aux ouvriers d’en prendre soin. Présent ce jour-là, Robert Hébras avance à l’aide d’une canne aidé par sa petite fille. Pour la visite de chantier, il est guidé par l’architecte des bâtiments de France.

« On est sur l’ensemble des arases, on va travailler aussi sur la corrosion des métaux », embraye Laeticia Morellet à l’adresse de celui qui connait bien les lieux. Après le massacre, les ruines ont été laissées en l’état, mais l’Eglise doit continuer de témoigner de ce qui s’est passé ici, pour l’Histoire.

 

Quand il passe la porte, le dernier survivant d’Oradour pense avec émotion à sa mère et à ses petites sœurs assassinées dans ces murs par les SS, avec les 350 autres femmes et enfants du village. Quand on l'écoute, Robert Hébras parle de "mon église", parce qu'il y a communié et y a été enfant de chœur. 

« Je dis mon église, oui », répète Robert Hébras dans une voix vive. « Je suis heureux de voir qu’on en prenne soin, je pense qu’après moi, la suite sera ici », prévient-il très attaché à ce lieu.

Le chantier va permettre de nettoyer et consolider l'édifice du XVe siècle, pour ralentir l'effet du temps, en prenant la précaution de ne rien dénaturer. 

Joignant le geste à la parole, le chef de chantier raconte ce qu’ils sont en train de faire : « Typiquement, ici sur des enduits comme ça, qui sont décollés, on va faire un tout petit trou avec une mèche, et avec une seringue, on va aller injecter une chaux spéciale entre le mur et l’enduit », détaille Ghislain Gallerneau, chef de chantier.

Les ouvriers ont visité le site avec le conservateur. Les traces des balles des nazis sur les murs, comme celles de l’incendie, ne devront pas être effacées.

« Il y a un dialogue qui s’établit entre l’architecte en chef des monuments historiques et les entreprises, pour ne pas effacer de traces par méconnaissance. C’est-à-dire qu’on ne  va toucher à rien si on ne sait pas que c’est un élément rapporté postérieur à 1944 » rassure Laeticia Morellet, architecte des bâtiments de France.

De nombreux essais ont été réalisés avant de démarrer les travaux. L'association des familles martyres espère que ce chantier sera riche en enseignement.

« Le chantier actuel de l’église avec les différents types de maçonneries qui sont de la maçonnerie traditionnelle, de la maçonnerie en pierre de taille, va probablement permettre de dégager des techniques à appliquer sur l’ensemble du site » Benoît Sadri, président de l'association des martyrs d'Oradour-Sur-Glane.

Ce qu’il faut noter, c'est que le village martyr sera conservé entièrement, même si on n’empêchera pas l’effondrement de certains murs non essentiels à la compréhension du drame.

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