Pour la première fois, le cahier de l'un des survivants d'Oradour-Sur-Glane est publié dans son intégralité dans un livre. C'est un témoignage historique chargé d'émotion. Mais l'interprétation qui en est faite par l'auteur, qui se définit comme un collecteur de mémoire, est contestable.
Mathieu Borie est l’un des 6 survivants de la grange Laudy à Oradour-Sur-Glane. Le 10 Juin 1944, il a été conduit par les SS de la division SS Das Reich, dans ce lieu où il a été mitraillé puis incendié avec d’autres hommes.Ils ne sont que 6 à être sortis de cet enfer. Mathieu Borie était maçon de profession. C’est lui qui a réussi à desceller plusieurs pierres d’un mur pour permettre au petit groupe de s’enfuir. Robert Hébras et Jean-Marcel Darthout en faisaient partie.
Le cahier
Quelques mois seulement après les faits, Mathieu Borie a couché son témoignage sur le papier d’un cahier d’écolier. Il a été publié partiellement en 1945, par le mouvement de libération national, puis en 1994, par le journal Paris Match.
C’est ce cahier qui refait surface à travers le livre « Oradour-Sur-Glane, le témoignage d’un survivant ».Une interprétation contestable
Le récit de Mathieu Borie est un document précieux. Mais comme tout témoignage humain, il a aussi ses faiblesses.Or, Michel Baury, l’auteur de « Oradour-Sur-Glane, le témoignage d’un survivant », interprète ce qui est dit comme des révélations à part entière. Pour les confirmer, Il s’appuie seulement sur les auditions d’autres témoins réalisées avant le procès de 1953.
Les historiens professionnels tiennent bien sûr compte des témoignages, mais avant de les publier, ils font en sorte de les confirmer par d’autres sources incontestables.
Or, aucun document historique ne vient confirmer qu’une rafle se préparait à Oradour-Sur-Glane et que des résistants se cachaient dans le village.
Alors fallait-il publier l’intégralité du cahier de Mathieu Borie, c’est toute la question.