Chaque année, un individu consomme en moyenne 580 kg de déchets ménagers. Les enjeux de la gestion des bio-déchets sont nombreux. À Saint-Junien, l'association "Et les gants dans l'humus" propose un point de compostage collectif aux habitants du centre-ville. Rencontre au parc des Charmilles.
Chaque année, un individu consomme en moyenne 580 kg de déchets ménagers.
Pour aider à réduire ce chiffre, l'association "Et les gants dans l'humus" propose des points de compostage collectifs. Créée en 2019, elle compte aujourd'hui une vingtaine d'adhérents. Au parc des Charmilles, une quarantaine de riverains utilisent ces composteurs.
Un composteur par foyer permettrait de réduire d'environ 160 kg par an et par habitant le poids de nos poubelles. Épluchures, restes d'assiettes, fleurs fanées, coquilles d'œufs, marc de café... Tout aliment biodégradable peut être déposé dans le composteur. Une matière carbonée est ajoutée (brindilles, feuilles, etc.). Le mélange obtenu est ensuite broyé et gratté pour y incorporer de l'air. Le compost obtenu ne doit pas être trop sec : "50 % de matière humide, 50% de matière sèche" rappelle Pascal Nouhaud, responsable du service prévention et économie du SYDED87.
Pour obtenir le meilleur compost, l'association limite les nuisances au maximum "odeurs, bestioles, on n'a pas tout ça ici, car on maîtrise le processus." confie Vincent Mayoux, coprésident de l'association. C'est à partir de là que la magie opère, "on laisse faire les micro-organismes".
La mise à disposition du matériel sur le site fait l'objet d'une convention avec le SYDED87 (syndicat départemental pour l'élimination des déchets ménagers et assimilés) et de la municipalité de Saint-Junien.
Résultat : en 2020, trois tonnes de déchets de cuisine ont été collectés. Après 9 mois de maturation, 700 litres de compost ont pu être faits. Ce jardin permet de faire découvrir toutes les étapes du compost : "Depuis la cuisine, jusqu'au jardin et du jardin à la cuisine".
Une pratique qui n'a "que des avantages"
Pascale Cibert est coprésidente de l'association "Et les gants dans l'humus". Elle se rend au point de compostage collectif deux fois par semaine. "Le temps de vider le seau, de mélanger un peu avec le compost qui est déjà installé ici, de rajouter un peu de broyat pour équilibrer un peu tout ça, ça ne met vraiment pas longtemps", confie-t-elle.
C'est essentiel... Plus on sera, mieux ce sera. Une graine germera dans la tête des gens.
Pour Vincent Mayoux, ce type d'initiatives ne présente que des avantages : "On réduit les déchets, on ramène cette matière au sol et il y a ce côté convivial, on fait des choses ensemble."
Une action plus large
L'association "Et les gants dans l'humus" propose également d'autres activités autour du jardin. "Nous apprenons à utiliser les déchets verts, comment jardiner de façon écologique et nous avons plein d'autres projets écologiques et pratiques solidaires" ajoute Vincent Mayoux, coprésident de l'association.
À l'avenir, le groupe souhaiterait développer de nouveaux ateliers "pour aborder ces pratiques écologiques". Dans les prochains mois, un atelier sur la conservation par lactofermentation devrait voir le jour. "C'est très simple et économique pour conserver les légumes".
Au total, "entre 33 et 40 % de nos poubelles sont composés de biodéchets que l'on pourrait détourner", précise Pascal Nouhaud.