Après le service des urgences, c'est celui des soins de suite et de réadaptation (SSR) qui est en grande difficulté à l'hôpital de Saint-Junien. D'ici à la fin du mois de novembre, seul un médecin à mi-temps devra gérer seul le service, au lieu de trois. La direction cherche désespérément à recruter. Le personnel s'est mobilisé ce 8 novembre pour alerter sur la situation.
Une manifestation comme une action de la dernière chance. Un ultime moyen d'alerter sur la situation de l'hôpital de Saint-Junien et son service de soins et de réadaptation (SSR), qui menace de fermer, faute de médecins. Ce 8 novembre, soignants, élus et citoyens se sont mobilisés pour montrer leur détermination à sauver ce service.
La fermeture du SSR impacterait tout l'hôpital
« L'objectif aujourd'hui est d'alerter tout le monde, les mairies alentour, pour leur signaler notre situation. Si on ferme le SSR, l'hôpital de Saint-Junien aura du mal à tourner à 100% car cela va impacter tous les services, aussi bien les urgences que la chirurgie ou la médecine », explique Bruno Couratin, trésorier du centre hospitalier de Saint-Junien à la CGT.
Alors que le service doit disposer de trois médecins, il n'en compte aujourd'hui que deux, dont un à mi-temps. L'actuel médecin à temps plein part à la fin du mois de novembre. Pour Murielle Poumerolie, directrice de l'hôpital, il est impératif de trouver une solution : « Si nous n'arrivons pas à pourvoir le poste, il y aura une menace sur ce service. Un seul praticien à temps partiel ne peut pas assurer à lui tout seul la continuité des soins. Nous serions obligés de réduire la capacité en lits, peut-être entre 10 et 12 lits, alors que la capacité totale est de 60. »
Le service de soins de suite et de réadaptation accueille les patients après une prise en charge en médecine et en chirurgie, avant le retour au domicile. « C'est un service majeur pour la population », insiste la directrice du centre hospitalier de Saint-Junien, qui est la deuxième ville de Haute-Vienne.
Obliger les médecins à travailler dans le public ?
Le maire ADS (Alternative démocratique socialiste) de Saint-Junien, Pierre Allard, a tenu à être présent pour afficher son soutien : « On est en contact avec l'Agence régionale de santé et des parlementaires mais cela ne suffit plus. Des manifestations comme celles d'aujourd'hui, c'est aussi pour dire : il faut venir dans les hôpitaux car on a besoin de médecins et en même temps, il faut mener une autre politique de santé, avec de véritables capacités financières pour investir et moderniser nos centres hospitaliers, et une autre politique de recrutement au niveau national afin que les équipes soient au complet », affirme-t-il. Pour lui, l'une des solutions serait « d'obliger les médecins qui sortent d'école à travailler dans le public un certain nombre d'années, comme cela se fait déjà pour les infirmiers. »
Trois médecins pourraient arriver d'ici le 1er janvier 2024
Trois médecins pourraient arriver d'ici le 1er janvier 2024, a annoncé la direction. « C'est très récent mais nous avons une opportunité de recrutement de plusieurs praticiens, sur des taux horaires réduits, mais qui pourraient être amenés à travailler pour le service afin de maintenir la capacité, voire de rouvrir des lits supplémentaires », précise Mme Poumerolie.
Malgré l'annonce, les syndicats restent prudents. « On continue la mobilisation car rien n'est sûr, tant que ces trois contrats ne seront pas signés et que ces trois médecins ne seront pas dans le service, on continuera à se battre », souligne Corinne Krebs, membre de la CGT à l'hôpital de Saint-Junien et représentante du personnel.
Au-delà du SSR, la situation de l'hôpital à Saint-Junien reste fragile. Depuis le mois de juillet, le service des urgences a fermé 19 jours partiellement ou totalement. Aussi, depuis le début du COVID, 90 lits ont été supprimés.