Les spectateurs et les organisateurs de la grande boucle ne sont pas les seuls à vouloir rendre hommage à Raymond Poulidor. Au départ de Saint-Léonard-de-Noblat, les coureurs ont aussi une pensée pour l'immense champion, des Français les plus expérimentés jusqu'à son petit-fils Mathieu Van der Poel, qui dispute son troisième Tour de France.
Quand leurs bus se garent sur la place de la Libération à Saint-Léonard-de-Noblat, certains coureurs savent qu'ils se trouvent à quelques dizaines de mètres du cimetière où repose Raymond Poulidor. En 2023, la figure locale du cyclisme ne laisse personne indifférent. Guillaume Martin, le leader de l'équipe Cofidis, le reconnaît volontiers : "C'est une figure du cyclisme, une figue du sport, une figure française, une figure tout court."
Mais dans les souvenirs familiaux du coureur de trente ans, Poupou n'occupait pas la première place : "Mon père était plutôt un fan d'Anquetil. Mais pour qu'il y ait Anquetil, il fallait qu'il y ait Poulidor !" Et s'il ne l'a pas vécu, Guillaume Martin connaît parfaitement le duel historique qui s'est joué sur la côté du Puy-de-Dôme en 1964. Le compétiteur reprend le dessus, et il pense à la course d'aujourd'hui : "Il n'y aura pas forcément de gros écart, mais le final risque d'être spectaculaire..."
"Saint-Léo" connu à l'international
Simon Guglielmi a reconnu l'étape avant le Tour : "C'est tout en rond dans la montagne. Mais, c'est une montée mythique, ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vue à la télé."
S'il connaît bien le coureur qui est célébré partout dans la ville du départ, c'est aussi le cas de ses coéquipiers, qui sont pourtant tous étrangers : "Poulidor, c'est un très grand champion, c'est une légende du Tour. Saint-Léonard, on connaît tous. Encore plus avec l'arrivée de Mathieu Van der Poel : ça fait connaître à l'international..."
D'autres figures
Vainqueur d'étape et éphémère maillot jaune du Tour de France en 2014, Tony Gallopin est l'un des coureurs les plus expérimentés du peloton. Forcément, la référence, il la connaît : "C'est la grande histoire !"
Mais il fait aussi un clin d'œil à son ancien entraîneur, qui fût conseiller technique au comité cycliste du Limousin : "Moi, quand je passe par ici, je pense aussi à Pierre-Yves Chatelon !"
Jolie journée
Ce n'est pas le plus bavard, mais c'est le coureur incontournable à interroger aujourd'hui : le petit-fils de Raymond Poulidor, Mathieu Van der Poel, a été particulièrement acclamé ce matin. Il s'est même vu remettre un ancien vélo de son grand-père.
Mathieu Van der Poel connaît bien le secteur, et il a déjà fait un tour en ville avant le départ, à vélo, forcément. On le sent ému lors de cette étape particulière, où des souvenirs d'enfance se mêlent à la compétition : "C’est très difficile. Je suis surtout heureux, mais c’est quand même difficile. Les gens l’adorent, c’est joli de voir tous ces gens et c’est spécial de prendre le départ ici."
Comme lui, beaucoup d'amateurs de vélo espèrent maintenant que le tour repassera bientôt à Saint-Léo...