SIA 2023 : avant l'ouverture au public, une immersion, à l'aube, dans les coulisses du Salon de l'Agriculture

Ce jeudi 2 mars, c'est l'effervescence. Dès potron-minet, à quelques heures du début du concours de la race bovine limousine, les éleveurs présents au salon bichonnent leurs vaches, veaux et taureaux.

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On fait téter le veau, on nettoie le box, après, on re-paille et on va laver les bêtes.

Pierre Bournazel, éleveur à Orliac-de-Bar (19)

C'est le jour J pour les éleveurs de Limousines du Salon de l'agriculture de Paris 2023. Jour J, car ce jeudi 2 mars matin, ils défilent sur le grand ring du Hall 1 avec leurs bêtes pour défendre haut les couleurs de la race bovine. Des vaches, des veaux, des taureaux qui doivent être apprêtés au mieux pour faire sensation. Tout commence dès 5 h 30 du matin.

Pierre Bournazel s'affaire pour préparer Nissan, sa vache de cinq ans qui concourt dans la catégorie "vaches suitées" avec son veau Tendresse. Un moment attendu pour cet éleveur qui a repris l'exploitation de son père à Orliac-de-Bar près de Naves en Corrèze.

"Il est six heures et nous amenons Onglette et Ovation à la douche"

Antoine Lagautrière, exploitant à Villard dans la Creuse, a été sélectionné avec sa vache Rose et son veau Tulipe. Pour cet éleveur qui vient pour la huitième fois à Paris, le concours général reste un rendez-vous important avec un fort retentissement, au-delà de nos frontières.

"Il y a Cournon d'Auvergne pour les professionnels, le National, mais le salon de Paris reste un rendez-vous incontournable, affirme Antoine Lagautrière. Certes, il est surtout destiné au grand public, mais quand les bêtes défilent sur le ring, elles sont vues par vidéo sur internet partout dans le monde. Ensuite, des clients français, Allemands, Espagnols, Italiens ou d'Angleterre viennent nous voir."

Comme chaque année, Franck Camus qui codirige une exploitation à Arnac-la-Poste en Haute-Vienne vient au salon. Ce champion de la race, déjà détenteur de sept prix en championnat, présente quatre animaux sur le ring ce jeudi deux mars.

"Il est six heures et nous amenons Onglette et Ovation à la douche, dehors, au fond du Hall 1, explique Franck Camus. Au salon, il y a beaucoup de poussière et il faut qu'elles soient présentables, lavées et brossées ! C'est aussi un moment de détente pour les animaux qui sont dans le brouhaha toute la journée."

La déception d'Alain Pimpin

Alain Pimpin, éleveur de Limousines à Beynac en Haute-Vienne, est le détenteur du plus grand nombre de récompenses au Salon de l'agriculture de Paris. En 53 ans de participations, il a reçu 44 prix de championnats. Ce jeudi 2 mars, la médaille du salon lui sera remis. Le champion de la race est présent sur le ring avec une vache Olympe et son veau, mais cette année est une déception.

"Cette année, on avait les moyens de montrer quatre animaux, mais la commission n'en a retenu qu'un, se désole Alain Pimpin. C'est comme ça, il ne faut pas se décourager même si c'est dur pour l'élevage en ce moment... Avec la sécheresse, l'augmentation des charges, ce n'est pas facile financièrement."

Alain Pimpin qui s'inquiète pour la race Limousine, lui qui a fait partie de la poignée d'éleveurs qui l'a sauvée de l'oubli dans les années 70. "En 2022, la Haute-Vienne a perdu 5 000 vaches", s'indigne l'exploitant de Beynac. Une crise du secteur agricole qui n'empêchera pas les quarante plus beaux animaux de la race de défiler sur le ring du salon de l'agriculture de Paris.

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