Plus 20,5% de défaillances d’entreprises au premier semestre 2024 par rapport à 2023 en France. Une situation économique tendue qui n’épargne pas l’ex-Limousin.
Avec 30 406 défaillances enregistrées au premier semestre 2024 (source Baromètre National des Entreprises), les entreprises françaises enregistrent un taux record de procédures collectives, en hausse de 20,5% par rapport à 2023.
Haute-Vienne
Lors de sa première audience mercredi dernier, le tribunal de commerce de Limoges enregistrait une vingtaine d’entreprises défaillantes sur la Haute-Vienne, pas plus que l’an dernier.
→ Premier semestre 2023 : 152 liquidations judiciaires
→ Premier semestre 2024 : 146 liquidations judiciaires
Mais, si l’on observe toutes les procédures en cours (redressements, plans de sauvegardes, liquidations judiciaires) on en compte 642 en 2023, 740 cette année, un chiffre de mauvais augure pour les mois à venir.
Creuse
En 2023, 45 liquidations judiciaires étaient comptabilisées par le tribunal de commerce de Guéret. L’année 2024 enregistre déjà 55 entreprises qui ont mis la clef sous la porte. Une situation préoccupante pour la présidente du tribunal de commerce Madeleine Peyrot.
Tout le monde est touché ! Il y a très peu d’entreprises creusoises qui échappent à la dégradation économique. Et c’est une situation qui ne pourra pas revenir à la normale en six mois.
Madeleine Peyrot, présidente du tribunal de commerce de Guéret
Corrèze
La Corrèze semble mieux tirer son épingle du jeu même si la situation économique reste également fragile dans ce département. Le premier semestre 2023 enregistrait 78 liquidations judiciaires d’entreprises, 70 pour 2024. Le nombre de procédures collectives pour les six premiers mois de l’année est inférieur à celui de 2020 (111 en 2023, 105 en 2024).
Les secteurs les plus touchés ?
En France, les secteurs les plus durement touchés sont les activités immobilières (+ 49 %), la construction (+ 34 %) et le transport (+ 33 %), notamment en raison de la hausse du coût des matières premières et de la crise de l’énergie (source Baromètre National des Entreprises).
En Haute-Vienne, le tribunal de commerce de Limoges relève plusieurs domaines plus fortement éprouvés par les difficultés économiques :
→ Le bâtiment ;
→ La restauration ;
→ Les commerces de bouche (y compris le secteur connexe comme les boulangeries, les boucheries de petites communes) ;
→ Les start’up ;
Ces dernières développant des produits, mais ne les commercialisant pas encore, peuvent rencontrer des difficultés de levées de fonds et de trésorerie.
Une tension économique qui touche aussi des entreprises bien implantées dans le territoire, à l’instar de Maugein à Tulle. Le fabricant d’accordéons plus que centenaire risque la liquidation judiciaire. Il passera devant le tribunal de commerce de Brive ce vendredi 20 septembre.
Pourquoi ce fléchissement économique ?
" On a eu l’effet Covid avec les Prêts Garantis par l’État qu’il faut maintenant rembourser, l’inflation des matières premières, la guerre, la situation économique qui s’est dégradée. ", et la présidente du tribunal de commerce Madeleine Peyrot d’ajouter : " sans compter, l’effet gouvernement. Une incertitude politique qui fait que les gens ne se projettent pas, n’investissent pas ! ". CQFD…