L'idée du "pass rail", proposé par Emmanuel Macron, est accueillie avec un certain étonnement par Alain Rousset, président socialiste de la région Nouvelle-Aquitaine.
Lors d'une interview donnée au média en ligne "Hugo décrypte", Emmanuel Macron s'est dit favorable à la création d'un "Pass Rail" à tarif unique dans les régions françaises qui y sont favorables, sur le modèle de celui qui a été mis en place en Allemagne : "Je suis favorable à créer un Pass rail sur le modèle existant en Allemagne. Toutes les régions qui sont prêtes à le faire avec l'État, banco !"
Pour répondre aux problématiques de l'inflation et de la lutte contre le réchauffement climatique, le gouvernement allemand a lancé en mai dernier un "Deutschlandticket", une offre d'accès illimité aux bus, métros, trains locaux et régionaux, pour 49 euros par mois.
Loin des réalités
Alain Rousset, président (PS) de la région Nouvelle-Aquitaine, a fait part de son étonnement face à cette proposition au micro de France 3 Limousin : "Il faut que le Président de la République et la Première ministre se rendent compte de l'effort considérable, hors ressources, que la région fait pour le rail. Nous allons acheter dix-huit nouvelles rames, rénover de nombreuses lignes dont Limoges-Poitiers, Limoges-Brive ou Limoges-Angoulême. Nous ne souhaitons pas nous arrêter dans cette politique volontariste."
Depuis 2002, les pouvoirs des régions ont été renforcés et ce sont elles qui administrent les Trains Express Régionaux (TER).
Alain Rousset ajoute à ce propos : "Le modèle décentralisé n’est pas encore achevé, car nous n’avons pas, en face, les ressources afférentes. Je ne peux pas prendre les crédits sur les lycées ou le développement économique. Il faudrait un véritable acte de décentralisation avec des moyens."
Le président de la région Nouvelle Aquitaine ignore donc comment il pourrait financer les millions d'euros qui seraient nécessaires à la mise en place du pass rail en Nouvelle-Aquitaine. D'autant que le tarif des transports quotidiens est déjà très bas dans la région : "1 à 2 euros en tenant compte de la part patronale".