Ces dernières semaines, en raison de la hausse des prix à la pompe, plusieurs incidents de vol de carburant ont eu lieu en Haute-Vienne. Le phénomène inquiète mais des moyens existent pour prévenir les risques.
Un camion isolé sur le parking de l'Etablissement français du sang, à Limoges (Haute-Vienne), mais aussi une cible pour les voleurs de carburant. Le 18 mars 2022, un peu avant 1h du matin, trois hommes ont tenté de siphonner les réservoirs du poids lourd.
Ils ont été interpellés en flagrant délit par la brigade anti-criminalité de Limoges, laissant sur place deux bidons de 20 litres et une pompe à main. Les deux auteurs présumés ont été interpellés, avant de se voir notifier une ordonnance pénale fin mai. Le troisième homme, mineur, a fait l'objet d'un rappel à la loi.
L'incompréhension de l'EFS
Colette Dupic, chargée de communication de l'EFS, est encore sous le choc : "Dans notre cas, on travaille en solidarité avec les donneurs pour sauver des vies tous les jours. On n’a plus de carburant, le réservoir est cassé." Une large tache d'essence est encore visible sur le parking.
Selon nos confrères du Populaire, le 11 mars dernier, un homme avait déjà été arrêté alors qu'il était en train de remplir neuf bidons de 20 litres de gazole. Les bouchons de réservoir de deux camions avaient été dévissés.
La police de Limoges ne nous a pour l'heure communiqué aucun chiffre concernant le nombre de plaintes déposées pour vol de carburant.
Les zones rurales aussi concernées
À Vayres (Haute-Vienne), Vincent Normand, agriculteur, a lui aussi été la victime d'un vol de carburant. Il s'était fait livrer 4 000 litres le 10 février. Un mois plus tard, le fils de l'exploitant s'aperçoit que la cuve de gazole non routier est vide.
Se faire prendre au moins 2500 litres, ce n’est pas rien.
Vincent Normand, agriculteur
A cela s'ajoute la hausse du prix du gazole. "Il est passé de 0,97 euros le litre à 1,49 euros. Pour nous, c'est 3 700 euros de perte. Ça nous a scotchés, j’en ai des frissons rien qu’à le raconter", raconte l'agriculteur. Le vol a aussi des conséquences sur le quotidien de l'exploitation. Chaque passage de véhicule est désormais surveillé de près, tout comme les aliments du bétail.
Le producteur laitier a déposé une plainte auprès de la gendarmerie de Saint-Laurent- sur-Gorre. Une enquête est en cours.
Quelques pistes pour prévenir les vols
La communauté de brigades de Châlus, Saint-Laurent-sur-Gorre et d'Oradour-sur-Vayres s'est rendue sur l'exploitation de Vincent Normand. Elle va régulièrement au contact des habitants et s'adresse aussi bien aux agriculteurs qu'aux artisans et aux routiers.
Parmi les membres de la communauté de brigades, il y a Thierry Robert, adjudant-chef de la gendarmerie de Châlus. Il est aussi un des onze correspondants-sûreté en Haute-Vienne. Une de leurs missions est de prodiguer des conseils en matière de prévention : installer des caméras-piège, sécuriser les cuves grâce à des anti-vols et clôturer pour ralentir les voleurs.
Il faut prévenir pour que ça ne se reproduise pas.
Thierry Robert, adjudant-chef de la gendarmerie de Châlus
Au sein de la gendarmerie de Haute-Vienne, un référent-sûreté, à l'expertise plus approfondie, est aussi chargé de réaliser des audits et des diagnostics de sûreté, portant des préconisations.
Les transporteurs routiers, artisans et entreprises de travaux publics, sont par ailleurs, appelés à ne pas laisser sans surveillance leur véhicule, et à limiter le contenu des réservoirs au minimum, le week-end notamment.
