ETA relance son offre de dialogue

François Hollande à peine intronisé, l'ETA relance son offre de dialogue avec Paris et Madrid

A peine François Hollande investi, l'ETA relance son offre de dialogue avec Paris et Madrid, et a annoncé mercredi, dans un communiqué "à la communauté européenne", avoir désigné "une délégation" en vue de ce dialogue alors que les deux capitales font toujours la sourde oreille.

L'organisation séparatiste basque "souhaite informer qu'elle a désigné une délégation pour amorcer un dialogue direct avec les gouvernements d'Espagne et de France", lit-on dans un communiqué transmis à l'AFP par l'ETA.


Dans ce communiqué daté "au Pays Basque, en avril 2012", l'ETA, qui a annoncé le 20 octobre 2011 mettre fin définitivement à la violence -mais sans déposer les armes ni annoncer sa dissolution-, juge "que le fait de repousser la solution ne bénéficiera à personne, et, à part de prolonger la souffrance, peut engendrer une impasse dangereuse".

Elle en appelle aussi aux "acteurs politiques et sociaux basques" pour "s'investir dans un processus de dialogue".

Selon des sources proches des milieux indépendantistes, le dirigeant historique de l'ETA et ancien député basque Jose Antonio Urrutikoetxea, alias Josu Ternera, pourrait faire partie de cette délégation. Elu en 1998 au Parlement autonome basque, sur une liste nationaliste, il avait été désigné en 1999 comme l'un des trois interlocuteurs de l'ETA pouvant négocier avec le gouvernement espagnol.


Mais il est en fuite depuis 2002, quand la Cour suprême espagnole a lancé contre lui un mandat d'arrêt pour sa possible participation à un attentat commis en 1987 contre une caserne de la garde civile à Saragosse qui avait fait 11 morts, dont cinq enfants.


En avril 2009, le quotidien espagnol El Pais assurait que Ternera avait repris du service et serait revenu en binôme avec le dirigeant politique historique de Batasuna, Arnaldo Otegi, autre partisan du dialogue, actuellement incarcéré en Espagne.


La Commission internationale de vérification (CIV), créée pour vérifier l'application
des engagements de cessez-le-feu de l'ETA, a quant à elle annoncé le 4 mai avoir reçu un message de l'organisation indiquant que l'ETA "est prête à dialoguer sur une série d'éléments pratiques afin de consolider le processus".


Mais, mercredi, le ministre de l'Intérieur espagnol Jorge Fernandez Diaz a réitéré la position de Madrid: "La seule nouvelle que nous attendons est celle de la dissolution sans conditions" de l'ETA, considérée comme responsable en Espagne de la mort de 829 personnes en quelque 40 ans.


Le gouvernement de Nicolas Sarkozy s'était aligné sur la position espagnole.
Mercredi, des élus des Pyrénées-Atlantiques penchaient pour une réponse plus mesurée.
Tout en "ignorant si le président François Hollande a eu le temps d'être interrogé sur cette question", Kotte Ecenarro, vice-président PS du conseil général, a considéré auprès de l'AFP que "le gouvernement français doit s'impliquer dans la résolution du conflit".

"Pourquoi pas?" a-t-il ajouté. "Les conditions de résolution du conflit seront plus fragiles si elles ne sont pas prises par le gouvernement espagnol, le gouvernement français et le gouvernement basque", a-t-il expliqué.


Pour le sénateur Jean-Jacques Lasserre (MoDem), Paris et Madrid "doivent s'asseoir autour d'une table, dialoguer, tenir une attitude commune et faire preuve de bonne volonté".


"Si comme tout le laisse présager, le désarmement est effectif, pourquoi ne pas se parler avec l'ETA?" a-t-il estimé.

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