Mercredi 27 novembre 2019 sera une nouvelle journée d’action pour les agriculteurs : un millier de tracteurs sont attendus dans la capitale.
En Limousin, aucun agriculteur ne devrait « monter à Paris », mais la plupart soutiennent le mouvement. Des actions locales sont prévues.
Dans leur ferme de Saint-Yrieix-la-Perche, Jean-Pierre et Julien Bonneaud ont bien des raisons de soutenir ce nouvel appel à la mobilisation nationale.
Lancée par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA), cette nouvelle journée d’action invite une nouvelle fois les agriculteurs à venir à Paris le 27 novembre 2019 pour manifester leur « ras-le-bol » .
Jean-Pierre Bonneaud et son fils se sont associés en GAEC il y a quelques années. Pour élever leurs 130 vaches allaitantes, ils travaillent tous les deux 10 heures par jour.
En 2008, quand je me suis installé, on m’a dit « tu fais bien de t’installer sur une mauvaise année, ça ira que mieux », se souvient Julien Bonneaud.
Mais plus les années passent, plus on investit et moins on gagne.
Y’a pas de revenu, y’a pas de confort, ajoute son père Jean-Pierre. On imaginait plein de choses… Il serait mieux à travailler dans un bureau.
Comme leurs collègues au niveau national, les raisons de leur colère sont nombreuses : traités de libre-échange, mesures réglementaires qui plombent la performance des exploitations, prix d’achat de la viande trop faible malgré la loi EGALim (Etats généraux de l’alimentation)…
Pourtant, comme la plupart des agriculteurs limousins, demain ils n’iront pas à Paris. Trop loin, trop cher.
Des actions locales
Si aucun agriculteur limousin ne devrait se rendre à Paris ce 27 novembre 2019, plusieurs actions sont tout de même prévues dans la région par les deux syndicats.En Haute-Vienne, contrairement au 8 octobre dernier, l’A20 ne devrait pas être bloquée.
Une opération similaire a déjà été menée dans deux autres supermarchés limougeauds.Mais la FDSEA 87 prévoit une opération « stickers » dans une grande surface de Limoges. On mettra des étiquettes sur les produits originaires de la région ou pas, explique Boris Bulan, président du syndical départemental. Il s’agit surtout de marquer le coup.
De leur côté, les jeunes agriculteurs du 87 ont choisi de participer de façon originale à cette journée nationale de mobilisation. Ils organisent la projection du film « Au nom de la terre » à 20h à Cussac.
Un débat suivra cette projection.Cette projection était prévue depuis longtemps, explique Karen Chaleix, présidente des JA 87, mais le thème de la mobilisation nationale étant les difficultés rencontrées par la profession, cela nous a paru évident de relier les deux évènements.
En Creuse
Aucune action, ni de départ pour Paris ne sont prévus.En revanche une cinquantaine d'agriculteurs de la FDSEA 23 rejoindront ceux de la région Auvergne-Rhone-Alpes pour manifester à Clermont-Ferrand.
Les JA 23 sont également invités à manifester à Clermont.Cela fait plusieurs fois déjà que nous retrouvons les collègues à Clermont-ferrand. C’est plus pratique pour nous que d’aller à Paris, explique Arnaud Martinez, directeur de la FDSEA 23.
Une opération filtrage est prévue sur l’A75.Nous avons envoyé un message général à tous nos adhérents, annonce Mickaël Magnier, des JA 23. Nous sommes attendus sur place pour 10h30.
En Corrèze
Pas de mobilisation forte cette fois-ci.Mais la FDSEA 19 et les JA 19 s’associent pour une nouvelle action « contrôle de l’approvisionnement ». Après les GMS (grandes et moyennes surfaces), les deux syndicats s’intéresseront cette fois-ci aux cuisines centrales de Tulle. Cet établissement approvisionne les restaurants scolaires, les restaurants d’entreprises, les centres de loisirs et fait également du portage à domicile.
Soit au total 860 repas par jour et 135 000 repas à l’année.
A l’issue de cette rencontre, une conférence de presse sera organisée à 15h30 à l’immeuble consulaire du Puy Pinson de Tulle.C’est compliqué de rentrer dans ces cuisines, alors nous avons prévu de rencontrer les responsables afin de voir comment ils s’approvisionnent, comment ils travaillent, explique la directrice de la FDSEA 19, Aude Leterrier. Ce sera peut-être aussi l’occasion d’initier une démarche de rapprochement, en vue d’un partenariat pour faire du circuit-court car nous avons beaucoup d’éleveurs.