Journée de grève nationale : faible participation mais grande inquiétude des manifestants en Poitou-Charentes

Plans sociaux, réforme des retraites, crise économique, à l'appel de la CGT, les salariés du privé comme du public sont descendus dans la rue aujourd'hui. Une faible mobilisation ce matin à Châtellerault, Poitiers ou La Rochelle alors que le climat social se durcit du fait de la pandémie.

"Elle a bon dos la crise !". Ce matin, les quelques 300 salariés de Mécafi qui défilaient à Châtellerault, ainsi que leurs camarades des Fonderies du Poitou, auraient sûrement pu reprendre en choeur les dernières déclarations de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Mécafi, l'entreprise sous-traitante dans l'aéronautique, a annoncé cet été qu'elle allait supprimer 242 emplois sur les 500 salariés du site de la Vienne. Alors, évidemment, malgré la crise sanitaire, beaucoup avaient répondu présents pour cette journée nationale de grève. Le plan de relance du gouvernement de 100 milliards d'euros qui, de l'avis de beaucoup, devrait conditionner les aides aux entreprises par des promesses de maintien de l'emploi, n'est pas fait pour rassurer les salariés de Mécafi.
 


 

On nous a demandé beaucoup d'effort pour atteindre 100 millions d'euros de chiffre d'affaire fin 2019, on a fait des heures supplémentaires, on a fait des sacrifices, les salariés de Mécafi se sont donnés corps et âme à leur entreprise et, six mois après, on leur dit "merci beaucoup", 242 emplois, parce qu'on est soi-disant pas rentable et, surtout, on met ça sur le dos du COVID... Il a bon dos le COVID ! Il y a d'autres solutions.

Stéphane le Bihan, Délégué CGT Mecafi


"On sait bien que ce n'est pas aujourd'hui qu'on marque des points"


A Poitiers, le cortège de quelques 500 manifestants est parti de la Porte de Paris. Emploi, salaire, retraites, service public ; les mots d'ordre lancés par la confédération syndicale, ainsi que par la FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse  (FIDL, MNL, UNEF, UNL) se voulaient volontairement fédérateurs pour espérer une mobilisation significative pour une rentrée sociale pas comme les autres. Las, il semble bien que la pandémie ne provoque pas un excès de fièvre chez les salariés français, pas au point en tout cas de descendre massivement dans les rues. Pour l'instant.
 

Une rentrée, ça s'annonce, ça se dynamise et ça met les militants en route pour retourner dans les entreprises et discuter avec les salariés, construire la lutte et ça, c'est notre objectif. On sait bien que ce n'est pas aujourd'hui qu'on va marquer des points, mais c'est aujourd'hui qu'on lance la bataille pour exiger une rupture avec ce que propose le gouvernement puisque le monde d'après ressemble au monde d'avant mais en pire.

Catherine Giraud, Secrétaire de l'Union Départementale CGT 86



Rentrée sociale et rentrée scolaire, à Poitiers comme à La Rochelle, Niort ou Angoulême, les militants de la FSU étaient venus renforcer les maigres troupes. Là encore, le manque de moyens est, selon eux, trop facilement occulté par la crise sanitaire.
 

Je rappelle qu'en Italie ou en Espagne, on a embauché massivement pour faire face à cette rentrée. Ce n'est pas le cas en France.

Julien Dupont, secrétaire départemental FSU 86

"Notre demande de conditionner des aides, elle est plus que jamais justifiée", ajoutait ce matin Philippe Martinez à Paris. Encore faut-il que la pandémie ne refroidisse pas les ardeurs sociales des salariés.
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