Quelques semaines après de premières accusations, une nouvelle vidéo accable l'élevage Novoporc, dans les Landes. En attendant une éventuelle décision préfectorale à la mi-janvier, l’association de protection animale maintient la pression et demande la fermeture immédiate du site.
Dans une nouvelle vidéo publiée par Futur Asso, un électricien intervenu à plusieurs reprises dans l'élevage Novoporc, dans la commune de Mant, dans les Landes, décrit des situations de maltraitance et d'insalubrité. "Les truies ne sont pourtant pas agressives, tient-il à préciser. Les employés m'ont montré comment ils faisaient pour les approcher, c'était très violent."
Les employés déplaçaient les truies par petits troupeaux et à chaque fois, c'était à grands coups de bâtons.
un électricien, auteur de la vidéotémoin d'acte de maltraitance
De premières accusations
Ce n'est pas la première fois que Novoporc est visé par de telles accusations. Déjà, le 8 décembre, Futur Asso, en partenariat avec le journal Libération, pointait les conditions indignes d'élevage de plusieurs centaines de truies reproductrices.
Des vidéos, confortées par les témoignages de deux anciens salariés, montraient l'accumulation des cadavres d'animaux dans les couloirs d'un bâtiment insalubre. Les nouvelles images, mises en ligne ce mardi 26 décembre, montrent des salariés frapper plusieurs truies avec des bâtons. "Ils poussaient la porte pour leur faire mal", raconte l'auteur de la vidéo, témoin de ces agissements.
"C’est une preuve de plus, s'il en fallait encore une, de la situation catastrophique sur place", réagit Pauline di Nicolantonio, chargée de campagne chez Futur Asso. Depuis la première enquête, on a énormément de témoignages qui abondent dans le même sens. Cette vidéo est accablante, la seule manière de déplacer les animaux, c'est de leur taper dessus."
Cet élevage aujourd'hui doit fermer définitivement.
Pauline di Nicolantoniochargée de campagne chez Futur Asso
Un mois pour se mettre aux normes
Outre les faits de maltraitance animale, la nouvelle vidéo pointe les conditions d'accueil des animaux. "Tout est très sale, il y a des cadavres partout, ça pue beaucoup", témoigne l'auteur de la vidéo.
Suite aux premières révélations, la préfecture des Landes a interdit l'introduction de nouvelles truies et a fait cesser les activités d'insémination. Une procédure de suspension a par ailleurs été enclenchée à l'encontre de la société, qui dispose d'un mois pour se remettre aux normes sanitaires. "On est soulagés qu'il y ait une réaction de la part de la préfecture, mais pour nous, c'est un pansement sur une jambe de bois", tempère Pauline di Nicolantonio, chargée de campagne chez Futur Asso.
"Irréaliste"
Pour l'association, le délai d'un mois pour réaliser les travaux est " irréaliste". " Quand bien même des travaux seraient entrepris, il y a de vrais problèmes structurels de sous-effectifs qui ne peuvent pas être résorbés en un mois", pointe Pauline di Nicolantonio, précisant que seuls deux salariés sont chargés de s'occuper de plus de 1000 animaux durant le week-end.
C'est une illusion de croire que la situation pourrait suffisamment s'améliorer.
Pauline di Nicolantoniochargée de campagne chez Futur Asso
Le 13 décembre, le groupe Luc Berri, détenteur du groupe landais, avait réagi dans un communiqué pour réaffirmer son engagement envers le bien-être animal, ajoutant par ailleurs qu'un plan d'investissement avait été lancé pour impulser les travaux. Le groupe a jusqu'au 5 janvier pour faire les démarches nécessaires.
Dans une pétition qui regroupe à ce jour plus de 25 000 signatures, l'association réclame quant à elle la fermeture du site à compter du 14 janvier.