"On cherche des producteurs et on ne trouve pas", le poulet bio landais est en voie de disparition dans les AMAP

Le poulet bio des Landes se fait désirer. Dans les AMAP, les volailles ont disparu des étals, faute d’exploitations. Le département est pourtant le deuxième producteur français de volailles.

Dans les 14 AMAP landaises du réseau LIMAP40, les clients achètent des fruits, des légumes. Le poulet lui semble désormais de l’histoire ancienne. “On cherche des producteurs et on ne trouve pas, alors on se passe de manger du poulet”, regrette une cliente.

Accompagner les conversions

Face à l’urgence, le réseau landais d’AMAP accompagne les éleveurs qui le souhaitent à se convertir en élevage bio. Car depuis le départ à la retraite d’un éleveur qui alimentait leur réseau chaque semaine, les associations peinent à trouver un nouveau partenaire, malgré une demande soutenue. “Les commandes étaient très importantes chaque semaine. Là, on se demande si les gens vont continuer à venir”, soupire Catherine Deynoux, coordinatrice de l’AMAP de Saint-Paul-les-Dax.

► Reportage d'A. Perrin et T. Gardet

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Le poulet bio des Landes se fait désirer. Dans les AMAPS, les volailles ont disparu des étals, faute d’exploitations. Le déaprtement est pourtant le deuxième producteur français de volailles. ©France 3 Aquitaine

À Rion-des-Landes, Dominique Lollivier a mis un terme à son activité en novembre 2023, non sans avoir, au préalable, cherché un repreneur. Son élevage de plein air et bio est pourtant aujourd’hui à l’arrêt. Rien d’étonnant pour cet ancien éleveur. “On a des normes imposées par une partie de la profession pour claustrer les animaux quasiment la moitié de l’année. Des élevages en plein air comme je faisais, c'est impossible si on veut rester dans la légalité”, souffle Dominique Lollivier.

Deuxième département producteur de volaille, les landes comptent toutefois des dizaines d’exploitations sur son territoire. Elles sont cependant tournées vers les coopératives qui assurent une forme de continuité, en achetant chaque année un nombre de spécimens minimal. Mais du côté des revenus, les négociations restent limitées.

"Valoriser mon élevage"

Parmi ces éleveurs, Cédric Tastet est en pleine hésitation. Depuis 11 ans, il élève en moyenne 10 000 poulets qu’il destine à Maïsadour. Il envisage désormais une reconversion en bio. “L'idée, c'est de pouvoir valoriser mon élevage en diminuant la quantité tout en étant complètement clair sur l’alimentation de mes poulets à la vente directe”, indique Cédric Tastet.

En autarcie pour limiter les contaminations à la grippe aviaire, ces élevages demandent cependant plus de main d’œuvre. “Il y a l’abattage, les livraisons. La charge de travail est plus importante et trouver de la main d’œuvre aujourd’hui, c’est compliqué”, souligne l’éleveur.

La crise de la grippe aviaire toujours dans l’esprit et sur les comptes ne banque, l’éleveur craint un manque de clientèle. “Ce sont des couts importants quand on met un pied dedans. Ce n'est pas forcément évident que tous mes poulets partent”, s’inquiète Cédric Tastet.

On doit montrer patte blanche et on fait rentrer de la merde.

Cédric Tastet

Eleveur de poulet dans les Landes

Dans le département, plus de 1 000 personnes sont aujourd’hui adhérentes dans une AMAP. Un nombre en croissance constante, mais qui peine à rivaliser avec la grande distribution et les poulets ukrainiens. “Ils sont trois fois moins chers, ne respectent pas les normes et nous, il faut qu’on montre patte blanche”, explique Cédric Tastet.

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