En Gironde et dans les Landes, les difficultés s'accumulent pour les apiculteurs

Canicules, sécheresse et feux de forêt.. ces évènements ont eu de forts retentissements sur la production de fleurs. Et sans fleurs, les abeilles ont eu encore plus de mal que les autres années à produire leur précieux miel. Parmi les fleurs introuvables, celles de bruyère, très prisées des apiculteurs.

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Sébastien Grollier, apiculteur à Marions dans le sud de la Gironde (ô temps des abeilles) a perdu la moitié de sa production de miel.
La faute aux incendies de l'été. Il a du retirer 25 ruches à Hosteins tandis que le feu grondait à Landiras. Il se souvient : 

On a du anticiper sur la progression des feux. Le propriétaire m’a dit : il faut que tu sois réactif le feu approche. Trois jours avant le passage du feu, on a sorti nos ruches.

Sebastien Grollier, apiculteur "O temps des abeilles"

à France 3 Aquitaine

Avant même les incendies, la sécheresse 

Quelques kilomètres plus loin, à Savignac, le Rucher de Bassane est géré par quatre apiculteurs associés en GAEC pour une production biologique. 

« On a été pas mal impactés, parce que normalement on met 500 ruches dans la zone qui a brûlé, (Landiras Guillos Louchatz). Sauf que fin juin début juillet, on a décidé de ne pas les amener, parce qu’on a trouvé que c’était trop sec. » nous raconte Thibaut Grollier. Une anticipation qui leur a permis de mettre leurs ruches à l'abris des flammes à venir, mais qui témoigne bien des conditions dégradées de l'exercice de l'apiculture. 

Car dans cette zone ce qu'ils recherchaient avant tout, c'est la bruyère. Une fleur d'été qui cette année était grillée par la chaleur dès le début d'été, puis qui a pas mal brûlé au milieu des incendies, car ses pieds se trouvent principalement dans les forêts de pins. 

"Après y a eu les incendies donc on a perdu beaucoup d’emplacements. D’habitude on place nos ruches sur des emplacements et en échange on donne des pots aux propriétaires," poursuit Thibaut Grollier, "Cet hiver il va falloir qu’on retrouve d’autres emplacements pour la bruyère, la callune notamment, et la bourdaine qui est au mois de mai." Cette année, avec la sécheresse et les incendies, cette perte de production de miel de bruyère et de callune, qui est sa cousine mais qui a une floraison un peu plus tardive , leur a fait perdre 15 tonnes de production de miel. un manque à gagner considérable.

Des conditions de travail plus difficiles

Déjà le printemps avait donné le ton: « la production a été maigre cette année parce qu’on a eu des gelées tardives, ce qui fait que les miels de printemps et d'acacias ont été touchés », explique l'apiculteur. Mais à cela il faut également rajouter les autres aléas climatologiques du printemps "une période de pluie  au moment des floraisons qui a rincé la fleur des châtaigniers, et enfin des très fortes chaleurs qui ont fait faner les fleurs très rapidement". 

Mais c'était sans compter sur la sécheresse à venir sur l'ensemble des lieux d'implantation des ruches. Une sécheresse qui fait faner les fleurs.

« On a beaucoup transhumé. On est resté moins longtemps sur la zone car les fleurs fanaient plus vite »

Thibaut Grollier, GAEC des Ruchers de Bassane

Ces conditions ont impliqué plus de travail pour réaliser une production équivalente : les ruches ayant une production moins importante, il a fallu les multiplier.

Et il faut aussi en prendre grand soin, notamment en les abreuvant "Cela fait deux trois ans qu’on se met à leur mettre de l’eau dans ce qu’on appelle le nourrisseur. Elles ont toujours besoin d’eau les abeilles, elles vont chercher une goutte qu’elles ramènent à la ruche et qu’elles ventilent pour refroidir la ruche. Et là y a plein de ruisseaux qui étaient à sec ou de fossés secs également". Ce petit confort vital pour les abeilles est également le confort des humains à proximité, continue d'expliquer Thibaut Grollier, « Qu’elles aient moins de difficulté à aérer la ruche et qu’elles aillent moins dans les piscines ou chez les gens »

 

Une production dégradée

Cette année encore le GAEC a du revoir ses objectifs de production. Trente tonnes cette année, contre 40 à 50 habituellement.  Par ailleurs, ses producteurs connaissent toujours des difficultés avec la mortalité des abeilles. Celle ci est passée à 30% ces dernières années contre 5 à 10% en temps normal. Outre le glyphosate tueur, il faut également compter un autre prédateur : "nous notre cheval de bataille c’est le varois : cet acarien qui détruit les ruches, qui transmet les maladies et les virus."

Afin d'aider les apiculteurs à coté de chez vous et de faire en sorte que les abeilles, gardiennes de la biodiversité, puissent continuer à trouver de quoi se nourrir, Nicolas évoque une seule solution simple: arrêter de couper nos arbres et buissons. N'importe quel arbuste peut permettre à l'abeille de se rassasier quand elle ne trouve pas ce qu'elle cherche. 

 

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