La préfecture des Landes a pris un arrêté autorisant la chasse aux sangliers et à certains animaux susceptibles d'occasionner des dégâts dans les cultures. Sous certaines conditions très strictes. Une façon de limiter une prolifération qui s'annonce dévastatrice.
"Ils viennent chercher des vers avec leurs groins, ils défoncent tout et ils arrachent tous les pieds de colza. Il n'y aura plus aucune récolte".
Ce producteur landais nous montre les ravages sur sa production de colza. Des zones entières ont été labourées par les sangliers rendant inutilisables les plants bientôt arrivés à maturité.
Comme d'autres agriculteurs chasseurs, Frédéric Labatut compte bien aller défendre son exploitation comme l'y autorise un arrêté préfectoral signé il y a quelques jours.
"On peut mettre des cages piège ou faire de l'affût et de l'approche chez soi" nous dit-il.
Régis Hargues, le président de la fédération des chasseurs landais confirme.
"Le département des Landes a été courageux" veut-il d'abord souligner en précisant que seul "le tir individuel" est autorisé en cette période de confinement.
Une mesure dont il estime toutefois l'impact limité. Ce sera "quasiment insignifiant" par rapport aux battues organisées habituellement au mois de mars.
"Ca ne rattrapera pas les 2500 à 3000 sangliers prélevés d'habitude. Et puis il va y avoir énormément de naissances, ce sera un cercle vicieux".
Régis Hargues redoute l'impact sur les cultures mais aussi sur les routes. Les sangliers, plus nombreux, risquent de provoquer un nombre accru d'accidents.
Donner un vrai statut aux chasseurs
"Il faudra réfléchir à la place des chasseurs à l'avenir" prévient-il.
"Le sanglier est un sujet de société où les chasseurs réalisent une mission de service public en régulant leur population. On devra mieux le prendre en compte".
Les chasseurs doivent réguler la population de sangliers sans compensation et sont sanctionnés financièrement si les bêtes provoquent des dommages dans les champs.
Ils doivent remboursent les dégâts.
Avec la multiplation des sangliers observée ces dernières années et la baisse du nombre de chasseurs, la facture est de plus en plus lourde et difficile à assumer.
Aujourd'hui l'heure n'est toutefois pas à la polémique. Dans quelques jours les agriculteurs feront leurs semis de maïs notamment, il faudra les protéger au mieux.
"On va faire en sorte de défendre nos parcelles" dit Frédéric Labatut qui veut rester optimiste. "On va faire ce qu'on peut avec les moyens qu'on a, il faut dire qu'on va y arriver".