Un abattage massif de 40 000 canards dans les Landes, pas d'autre solution pour les services vétérinaires

L'abattage de 40 000 canards issus de 25 exploitations a commencé ce jeudi matin et va se poursuivre pendant une semaine en Chalosse. L'objectif est d'éviter à tout prix une propagation incontrôlée de la grippe aviaire dans le département où 6 foyers ont été détectés depuis le 8 décembre.

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Le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale a préconisé mercredi soir un abattage massif des volailles autour des deux foyers détectés en Chalosse le week-end dernier.

"Toutes les volailles, y compris celles des particuliers, devront être abattues dans un rayon de 3 kilomètres autour de ces deux foyers" nous confirme Serge Mora, le président du Modef des Landes. "Cela représente 40 000 bêtes sur 25 exploitations" précise Marie-Hélène Cazaubon, présidente de la Chambre d'Agriculture landaise.

Une mesure décidée en prévention mais bien trop radicale pour Serge Mora qui milite pour un abattage ciblé. "Notre position c'est  l'abattage des bêtes malades uniquement, après analyses. On nous dit que ce serait trop long, mais ce n'est pas vrai. On peut obtenir les résultats en 24 ou 48 heures maximum. Ca éviterait un massacre et un gaspillage de l'argent public".

"C'est une épreuve, on a essayé de trouver d'autres solutions mais il y a énormément d'animaux en Chalosse, c'est la zone principale de production du foie gras landais, et le danger est là. Il est impératif de protéger les exploitations qui ne sont pas touchées" explique Marie-Hélène Cazaubon invitée à participer à une réunion de crise à la préfecture ce jeudi matin.

Abattage et confinement

Les mesures préconisées imposent également un cloisonnement pour l'ensemble des volailles situées dans un rayon de 10 km autour de Bergouey et Sort-en-Chalosse.

C'est une très mauvaise solution pour Serge Mora qui explique les canards ont un énorme besoin d'oxygène et que les enfermer serait cruel. "Ils ont besoin d'espace, de se débattre, de vivre dehors. Et de toutes façons si la charge virale est importante, le virus rentrera dans les hangars". La claustration ne changera pas grand chose selon lui. Et il dit craindre le pire avec cette nouvelle crise qui se profile. 

"On n'en peut plus, c'est le désarroi, la désespérance. En 5 ans, c'est la 3e fois. Ca devient intenable". Le président du syndicat agricole landais souligne qu'avant 2015, en 40 années d'activité, il n'avait jamais été confronté à un tel problème. "Sauf en 1983, il y avait eu 3 cas en Chalosse" vite circonscrits précise t-il. "Mais à l'époque on était éleveurs, gaveurs, abatteurs, tout se faisait au même endroit". Le virus ne pouvait pas circuler aussi facilement qu'aujourd'hui.

Le Modef organise une manifestation samedi matin devant la préfecture de Mont-de-Marsan afin de protester contre un abattage massif des animaux.

Les promesses d'indemnisation

"Il y aura des indemnisations à hauteur des pertes subies" assure la présidente de la Chambre d'Agriculture qui dit avoir réclamé que les montants soient revalorisés par rapport aux précédentes crises de la grippe aviaire. 

"Les coûts de production ont été alourdis, les producteurs ont dû investir pour respecter les nouvelles normes sanitaires, il est normal que ces surcoûts soient pris en compte". Marie-Hélène Cazaubon a également réclamé le soutien des organismes bancaires au cas où les indemnités tarderaient à être versées. 

"Les éleveurs vont se retrouver sans revenu pendant plusieurs mois, on ne peut pas les laisser tomber, il faut les aider à traverser cette période".

La MSA va également mettre en place un service d'accompagnement avec un numéro spécial (05 59 80 73 49) destiné aux producteurs touchés.

Une zone de surveillance dans les Pyrénées-Atlantiques

Par ailleurs, suite à la découverte d'un foyer de grippe aviaire dans la commune de Labatut-Rivière dans les Hautes-Pyrénées, un périmètre de surveillance de 10 km autour du site a été mis en place.

Ce périmètre englobe 10 communes des Pyrénées-Atlantiques au sein desquelles les animaux devront rester cloîtrés et ne pourront pas être déplacés, sauf dérogation. 

Les communes concernées : Bassillon-Vauze, Bétracq, Corbère-Abères, Crouseilles, Labatut, Lasserre, Moncaup, Monpezat, Monségur et Séméacq-Blachon.

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