Claude Gorsky a été condamné à vingt-cinq ans de prison par la cour d'Assises des Landes pour avoir tiré à cinq reprises sur son voisin Saïd El Barkaoui, décédé quinze jours plus tard. Il est jugé en appel à Pau cette semaine.
Un an après un premier verdict, la cour d'Assises des Pyrénées-Atlantiques doit se prononcer en appel sur le sort de Claude Gorsky. En première instance, en octobre 2021, la cour d'Assises des Landes avait insisté sur le caractère raciste du crime : Claude Gorsky, retraité et habitant d'Ychoux dans les Landes, avait tiré à cinq reprises sur son voisin, Saïd El Barkaoui. Il avait été condamné à vingt-cinq ans de prison, une peine qui avait suivi les réquisitions du procureur Olivier Janson.
Culpabilité
"J'ai voulu arrêter de me faire emmerder, surtout par un Arabe", avait lui-même justifié l'accusé devant les jurés à Mont-de-Marsan, tout en maintenant sa position de légitime défense.
" La connotation raciste, la préméditation, la volonté de tuer... La famille est satisfaite de ces déclarations-là de culpabilité. La peine est lourde, mais Saïd ne reviendra pas pour autant ", commentait à l'issue du procès Me Frédéric Dutin, l'avocat de la famille El Barkoui.
"Monsieur Gorsky n'a pas tué monsieur El Barkaoui. C'est une réalité car plusieurs experts vous l'ont dit", avait plaidé de son côté l'avocat de la défense Me Anthony Sutter.
Décédé quinze jours après avoir essuyé les tirs
Saïd El Barkaoui, 38 ans, avait été abattu dans son jardin de cinq tirs le 20 mai 2018, devant sa compagne et ses quatre enfants. L'auteur du tir n'était autre que son voisin alors âgé de 67 ans, Claude Gorsky, qui à cette occasion, profère de nouvelles injures racistes à son encontre.
Après avoir été visé, Saïd El Barkaoui a été hospitalisé dans un état grave, avant de décéder quinze jours plus tard, d'une rupture d'anévrisme. Les discussions sur le lien entre les impacts des tirs, effectués au 22 long rifle et le décès de Saïd El Barkaoui devraient à nouveau nourrir les débats cette semaine.
Le procès, qui devait s'ouvrir ce lundi matin, a été repoussé à la mi-journée en raison de problèmes logistiques. Contactée par la rédaction web de France 3 Aquitaine Jamila El Barkaoui, la sœur de Saïd El Barkaoui s'est dite stressée à l'idée de traverser à nouveau une semaine de procès.
"On n'oublie pas que la cour de Pau est celle qui a remis Claude Gorsky en liberté sous contrôle judiciaire dix-huit mois après les faits", se souvient-elle. Pour autant, j'ai toujours dit que je faisais confiance en la justice de mon pays et j'ai, jusqu'ici, toujours eu raison de le faire", commente-t-elle.
Le Mrap et SOS racisme sont également parties civiles dans ce procès, dont le verdict doit être rendu vendredi 7 octobre.