Le président du Conseil départemental Xavier Fortinon a envoyé une lettre à l'État pour lui demander d'agir en faveur de la filière bois. Dans les Landes, les scieries souffrent d'un manque d'approvisionnement depuis deux ans.
C'est un problème latent, qui prend aujourd'hui des proportions dangereuses pour la filière bois. Dans les Landes, en seulement deux ans, le prix du pin maritime a augmenté de près de 50%. Une bonne nouvelle pour les sylviculteurs, mais pour les scieries, l'approvisionnement devient de plus en plus difficile.
3700 emplois
En effet, les scieries n'arrivent plus à suivre la montée exponentielle du cours du bois, notamment celui du pin maritime. Face aux difficultés d'approvisionnement, la production ralentit. Et de nombreux industriels du bois pourraient supprimer des emplois à cause de cette flambée des prix.En Nouvelle-Aquitaine, 50 000 personnes travaillent dans la filière bois. Dans les Landes, il y en auraient 3700, soit 20% de l'emploi industriel. L'augmentation du coût de la matière première est donc très problématique. Dans un communiqué, Fabrice Lartigau, délégué syndical la section Gascogne bois de la CFDT évoque une situation d'urgence :
L'heure est grave, nous craignons des fermetures de sites et de sociétés. Dans ce contexte, nous ne pouvons pas rester les bras ballants !
Pourquoi cette pénurie de bois ?
Si bien que Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes, a envoyé une lettre fin octobre à Bruno Le Maire, ministre de l'économie. Il demande à l'État d'intervenir pour « mobiliser les bois de plus de 40 ans afin de sauvegarder cette industrie ».D'après lui, ce manque cruel d'approvisionnement proviendrait de deux facteurs. D'abord, la tempête Klaus de 2009 a eu des conséquences terribles sur les massifs Landais : 60% des arbres avaient été endommagés, d'après l'étude de l’Institut national de l’information géographique et forestière.
Ensuite, de nombreux arbres ayant dépassé l'âge de 40 ans ne sont pas coupés par les sylviculteurs : "le stock est estimé à 26 millions de m3", assure le président du département. De son côté, la CFDT accuse les sylviculteurs :
Force est de constater que les sylviculteurs ne jouent pas le jeu en pratiquant de la rétention de la matière première.
Situation urgente
De nombreux emplois sont en jeu, pour Xavier Fortinon. Actuellement, la « disponibilité de la ressource ne permettant pas un fonctionnement optimal des usines de la filière bois », certaines scieries vont devoir recourir au chômage technique.Une situation paradoxale, alors que le massif forestier des Landes de Gascogne de 567 000 ha occupe 61% de la superficie du département. D'après une étude de l'INSEE sortie en 2016, les Landes produisent « 36 % de la récolte totale de bois en ALPC [Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes] (en particulier le pin maritime), alors que la région représente elle-même 27 % de la récolte nationale ».