Propos d'Eric Zemmour sur les mineurs isolés : le département des Landes porte plainte

Xavier Fortinon, président socialiste du Conseil départemental des Landes, a annoncé son intention de porter plainte contre Eric Zemmour. Dans son émission diffusée sur Cnews, le polémiste avait qualifié les mineurs isolés de "voleurs", "d'assassins" et de "violeurs".
 

"Notre collectivité va déposer plainte contre cette personnalité médiatique qui tient des discours de haine, à la fois injurieux et infondés", a annoncé le département des Landes ce vendredi 2 octobre. À l'instar des départements de la Loire-Atlantique, du Gers et de la Haute Garonne, le Conseil départemental des Landes a réagit aux propos d'Eric Zemmour, proférés dans l'émission "Face à l'info" le 30 septembre sur Cnews.

Le polémiste réagissait à l'attaque à la hachette survenue rue Nicolas Appert à Paris et la question de la reconduite aux frontières des étrangers condamnés. Il s'est alors exprimé au sujet des mineurs isolés.

"Tous ces jeunes, issus de l'immigration, n'ont rien à faire ici. Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs… C'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer  (…) Il faudra sortir de la Convention européenne des droits de l'Homme", assénait alors Eric Zemmour face à la journaliste Christine Kelly.
 
Dans la foulée, après une intervention de Christine Kelly, il nuançait légèrement son propos : "Tous les mineurs isolés ne sont pas des voleurs et des violeurs, mais la responsabilité de la France et du gouvernement c'est de ne pas prendre le risque. Tant qu'il y en aura un, (…) ça veut dire un voleur, un violeur, un assassin… potentiel, qui persécute les Français".

"Propos infâmants"

Des propos, qui, estime Xavier Fortinon, "portent gravement atteinte à la dignité des jeunes migrants que le Conseil départemental accompagne dans le cadre de la politique nationale de prise en charge des mineurs non accompagnés". "Quelque part, dans les propos d'Eric Zemmour, ce sont les départements qui sont remis en cause", ajoute le président du Conseil départemental, contacté par la rédaction. 
 

C'est aux départements que l'Etat confie ces jeunes migrants mis en cause. Ce sont les Conseils départementaux qui sont accusés de couver en leur sein des assassins, des violeurs et des voleurs.

Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes

"Nous nous devons de réagir à ces propos infâmants, poursuit le président du Conseil départemental. À un moment, les acteurs publics doivent savoir dire stop face à ces dérives". 

Actuellement, 298 jeunes migrants sont pris en charge par le Conseil départemental, dont 135 qui bénéficient du contrat jeune majeur. Ce dispositif permet aux jeunes de 18 à 21 ans d'être accompagnés, notamment financièrement, dans leur recherche d'emploi ou de formation.

"Nous avons affaire à des jeunes qui témoignent d'une vraie volonté d'insertion, qui trouvent des chefs d'entreprise prêts à les aider. Il serait temps de s'appuyer sur la réalité des faits", poursuit l'élu qui déplore que l'amalgame soit fait entre une personne soupçonnée de crime et l'ensemble des mineurs isolés.

Plusieurs plaintes déposées

 Au-delà des quatre départements, la Licra et SOS Racisme ont également porté plainte. Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste". La plainte du département des Landes devrait être déposée au plus tard en début de semaine prochaine. 

Le département de la Gironde a annoncé ce vendredi dans un communiqué avoir à son tour l'intention de déposer plainte contre le polémiste. Jean-Luc Gleyze le président du pépartement de la Gironde considère "qu’il est plus que jamais essentiel de préserver les valeurs qui fondent la République et assurent la cohésion de la communauté nationale", précise le communiqué.  
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