Un drone pour surveiller la santé des pins de la forêt des Landes. Depuis deux ans, une jeune société utilise cet appareil pour aider les sylviculteurs.
"Un outil qui détecte les maladies, qui voit les arbres sains et ceux qui commencent à dépérir, c’est précieux !"
Alain Callède est propriétaire forestier à Laluque dans les Landes.
Ce jour-là, il regarde avec attention ce qui se passe dans le ciel. Un drone y scrute sa parcelle de huit hectares de pins maritimes.
L’outil arpente la forêt de long en large. Équipé de deux caméras et d’un capteur spécifique, il est capable de prendre une photo tous les 50 mètres.
"Avec un survol, on obtient toute la cartographie de la parcelle, on peut réagir rapidement, c’est un énorme gain de temps" détaille le sylviculteur.
Une alternative plus précise et moins chère
Moins cher qu’un hélicoptère, plus efficace que l’homme, le drone est d’une précision chirurgicale qui permet de réaliser un état des lieux très détaillé.
Celui-ci appartient à l’entreprise Sylgéco. À sa tête : Julien Goullier-Lagadec, un ingénieur en aménagement du territoire.
Il y a deux ans, cet ancien conseiller forestier pour la Chambre d’agriculture des Landes s’est lancé dans les prises de vues en se spécialisant dans les enjeux sanitaires.
Une fois enregistrées, les images sont analysées avec un logiciel développé en collaboration avec l’INRA.
Déceler les maladies sur les cimes des pins
Il s’agit surtout de traquer d’éventuelles maladies et d’y apporter un traitement.
Les professionnels redoutent par-dessus tout la nématode du pin qui a déjà ravagé le massif forestier au Portugal et dont les scientifiques prédisent de nombreux dégâts d'ici 2025.
Cette larve, qui contamine les arbres sains, fait des ravages. Le risque de contamination a considérablement augmenté ces dernières années.
La forêt landaise est vulnérable, car l’insecte vecteur du parasite y est présent.
Autre bête noire : la rouille vésiculeuse qui s’attaque aux jeunes et aux vieux arbres et qui donne l’impression qu’ils ont été victimes d’un incendie.
Lorsque les dégâts sont observés à l’œil nu, il est souvent bien trop tard pour agir.
Grace aux renseignements fournis par les capteurs multi-spectraux installés sur le drone, le spécialiste peut observer l’activité photosynthétique de l'arbre, déceler la présence de stress hydrique, ou bien encore évaluer l’activité chlorophyllienne, si elle est normale.
De retour dans les locaux de la société, le professionnel parcourt les clichés sur son écran " ici, on voit des épines qui ont perdu leur chlorophylle, car elles sont moins vertes et là, on voit un arbre dépérissant, il est rouge ".
Une fois le diagnostic établi, l'entreprise et le sylviculteur verront ensemble quelles solutions apporter pour éviter toute propagation.
Drone super star
Le drone est un secteur d’activité en plein essor. Il est maintenant utilisé dans de nombreux domaines agricoles. De plus en plus de viticulteurs, par exemple, font appel à cette nouvelle technologie pour recueillir des données précises sur l'état de santé des pieds de vigne et du terrain.
Aujourd’hui, la société landaise vient en aide à une quarantaine de sylviculteurs des Landes et de Gironde.
Le reportage d' Alexandre Perrin et Laurent Montiel dans les Landes >