Le cargo Modern Express à la dérive depuis sept jours est remorqué depuis lundi soir en direction du port de Bilbao, au nord de l'Espagne. Il se trouve désormais à une centaine de km au large des Landes, où il ne risque plus de s'échouer.
Selon la préfecture maritime de Brest, "le navire est maintenant suffisamment éloigné pour ne plus faire craindre d'échouage sur les côtes des Landes". Les autorités maritimes espagnoles ont informé leurs homologues françaises qu'elles avaient "accepté la demande de l'armateur (sud-coréen Cido Shipping) d'accueillir le navire à Bilbao", un port du Pays basque espagnol qu'il devrait approcher mercredi matin.Le cargo poursuivait ce mardi matin sa route dans des conditions météo plutôt favorables pour la suite des opérations. L'équipage du remorqueur Centaurus prend beaucoup de précaution parce que la houle est toujours assez forte, avec des creux d'environ 3 mètres, même si le vent a bien baissé. La vitesse du remorquage est stable et la priorité des experts est d'éloigner le cargo des côtes pour "se donner de la marge", a expliqué le porte-parole de la préfecture maritime Atlantique. Car le câble de remorque peut casser sous l'effet de la tension.
L'opération a été menée par quatre experts de la société néerlandaise Smit Salvage. Ils ont profité d'une accalmie météo lundi matin pour faire cette ultime tentative, alors que le cargo poursuivait sa dérive vers le littoral. A 11H00, la préfecture maritime a annoncé qu'il était "connecté" à un des deux remorqueurs présents.
Aucune trace de gazole
Dimanche, une météo hostile avait empêché toute tentative d'hélitreuillage des experts à bord du cargo, qui est fortement incliné, avec une gîte de 40-50 degrés, après deux tentatives infructueuses de remorquage vendredi et samedi. Au total, cinq navires sont engagés dans cette très délicate opération : la frégate de lutte anti-sous-marine Primauguet, avec à son bord un hélicoptère, deux remorqueurs espagnols, le remorqueur français L'Abeille Bourbon, affrété par la Marine nationale, ainsi qu'un bâtiment de dépollution.Si la remorque tient bon, le navire sera tracté vers le "port refuge" de Bilbao, pour être stabilisé, puis redressé. La menace d'une pollution étant désormais écartée, les communes du littoral landais ont levé le dispositif d'alerte enclenché dimanche. 72 militaires de la Sécurité civile, spécialisés dans la lutte anti-pollution, étaient ainsi arrivés à Mimizan pour mettre en place des dispositifs de protection du littoral.
Le Modern Express transporte 3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux, ainsi que 300 tonnes de gazole de propulsion. Mais selon les autorités maritimes, "aucune trace de rejet" de gazole n'a été pour l'heure détectée et les soutes du cargo roulier "semblent bien intègres". A titre de comparaison, le pétrolier Prestige, naufragé en 2002 au large de la Galice, transportait 77.000 tonnes de fioul.