Les viticulteurs se mobilisent pour endiguer le dépérissement du vignoble

Une France sans vigne et donc sans vin? les professionnels sonnent l'alarme avant d'en arriver là et se mettent en ordre de bataille avec un plan d'action contre le dépérissement des vignobles, qui touche déjà 10% des surfaces, toutes régions confondues.

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Ravageurs, oïdium, mildiou, flavescence dorée et maladies du bois de la vigne comme l'esca, un champignon qui étouffe les ceps, toutes ces plaies accablent déjà 80.000 des 800.000 hectares du vignoble français, d'où l'alerte lancée par le conseil viticole de FranceAgriMer. Un plan d'action axé sur la recherche sera déroulé dans ses détails le 7 avril devant la profession. Il prévoit un budget de 1,5 million d'euros abondé par les professionnels du CNIV, le Conseil national des vins à appelation (AOC, IGP), vins de référence à l'exportation.

On attend des pouvoirs publics qu'ils alignent un euro pour chaque euro avancé par la profession, soit un budget total de 3 millions pour la recherche." 
Jérôme Agostini, directeur du CNIV.

Les professionnels demandent donc que la lutte contre le dépérissement du vignoble soit être déclarée "priorité nationale" en France. Mais l'Europe aussi doit jouer son rôle dans la mobilisation de la recherche, car le fléau est communautaire et la complexité des phénomènes appelle d'urgence des travaux approfondis, interdisciplinaires et systémiques.

A ce jour aucune solution pratique n'a été trouvée pour lutter efficacement et durablement contre les différentes causes du dépérissement des vignes, qu'elles soient dues aux maladies et aux agressions et possiblement accentuées par le climat et les façons de tailler et cultiver les ceps, constatent les professionnels.

Cépages de secours

Certains viticulteurs réclament l'autorisation de recourir à des plants résistants, déjà testés et éprouvés chez les voisins en Suisse, Allemagne et Italie. 25 cépages ont été identifiés qui ont déjà fait l'objet d'avis scientifiques éclairés. Une piste qui pour le CNIV de Jérôme Agostini est cependant loin d'être prioritaire.

Mais il y a réellement urgence : selon une étude commandée l'an dernier par le CNIV au BIPE, cabinet d'analyse stratégique qui recommande une remobilisation de la profession, en dix ans 23% des vignes-mères et 34% des producteurs de plants ont disparu. Le BIPE note simultanément qu'en 40 ans le vignoble français a perdu 37% de sa surface et l'érosion continue au rythme de 0,9% par an.

Dans le même temps, la production a diminué d'un tiers, avec des parts de marché qui fondent sur le marché mondial face à la poussée concurrente du nouveau monde et de l'Espagne.

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