Services d'urgences saturés, personnels épuisés ou pénurie des vocations chez les jeunes médecins libéraux : en Limousin le secteur de la santé est au bord de la crise de nerfs.
Les mots sont forts. Les soignants parlent de honte.
Selon les grévistes, l'état de leur service est déplorable. A cause des fermetures de lits, de l'engorgement des urgences et du manque de personnel les patients ne sont plus accueillis dans des conditions décentes.
Ce mercredi 29 mai la grève au service des urgences du CHU de Limoges s'est donc poursuivie.
Au CHU de Limoges des urgences totalement engorgées
Les personnels dénoncent la dégradation des conditions de travail et notamment le manque de personnel.
Selon eux, beaucoup de patients ou de proches soutiennent ce mouvement social.
Régulièrement les patients stationnent entre deux salles sur des brancards accolés les uns aux autres sans intimité Ces derniers-jours il a même fallu procéder à des transfusions directement dans les couloirs.
Mais pour les infirmiers et les aide-soignant le plus dur à supporter est la perte de la dimension humaine de leur métier.
A Brive le service de gériatrie contraint de fermer des lits
A l'hôpital de Brive c'est le service de gériatrie qui est en souffrance.
Depuis plusieurs semaines les personnels absents n'y sont plus remplaçés.
Pour assurer la bonne marche du service les personnels restants sont sur-sollicités et sont épuisés.
La direction de l'hôpital a dû se résoudre à fermer dix lits. Une solution qu'elle souhaite temporaire. Elle esspère recruter cet été à la sortie des écoles d'infirmiers.
A Tulle des médecins municipaux pour endiguer la progression des déserts médicaux
A Tulle, c'est le spectre de la pénurie de médecins généralistes qui hante désormais la préfecture de la Corrèze.
Jusque là les déserts médicaux étaient réservés aux zones rurales. Désormais c'est en pleine ville que les médecins libéraux font défaut.
Ils ne sont plus que onze à exercer aujourd'hui. Au cours des douze derniers mois trois médecins ont pris leur retraite à Tulle sans pouvoir vendre leur patientèle.
Désormais Tulle est entrée dans la catégorie zone fragile dans les cartes de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Certains patients n’ont plus de médecin référent. Ils sont contraints de pratiquer le nomadisme médical au gré des disponibilités pour les rendez-vous. En cas de problèmes ils sont contraints de se rendre aux urgences … déjà débordées.
La ville de Tulle a donc décidé de créer trois postes de médecins salariés. Cinq-mille euros net par mois pour 35h00 de travail hebdomadaire, local professionnel et secrétariat fournis : elle a déjà des candidatures et les locaux sont choisis.
A partir du mois d’octobre prochain, les anciens logements de fonction des enseignants de l’école Joliot Curie seront transformés en maison de santé et accueilleront les nouveaux médecins municipaux.