Agen : la CPAM reconnaît le caractère professionnel de la tentative de suicide de la salariée d'UPSA

C'est "une première étape" pour le fils de Letizia Storti qui avait tenté de mettre fin à ses jours en mars dernier sur le site d'UPSA, l'entreprise pharmaceutique qui l'emploie. Aujourd'hui, elle et son fils attendent "que la vérité" soit établie par la justice.

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Le 24 mars 2021, Letizia Storti a tenté de se suicider sur son lieu de travail.  Un geste qu'elle lie à sa situation professionnelle, après 37 ans de présence dans l'usine UPSA, d'Agen.

Dans un communiqué, son fils Enzo Rosada rappelle les faits du jour du drame : "après plus de 37 années de travail sur les chaînes de fabrication d’UPSA, ma mère, Letizia Storti s’est jetée dans le vide de la cage d’escalier de direction du site de l’entreprise. Un courrier qu’elle gardait dans sa poche en désignait clairement l’équipe de Direction comme responsable de son acte".

La direction d'UPSA pointée du doigt

Ce 24 mars justement, les syndicats devaient faire une communication dans l'entreprise après le suicide d'un autre collaborateur et délégué syndical CGT, Frédéric Roblot, en octobre 2020.
Pour Enzo Rosada, la direction de l'entreprise est directement mise en cause : "la veille, ma mère avait fait prévenir la Directrice des Ressources Humaines de son effondrement psychologique et de son intention d’en finir". 
Il précise que sa mère réaffirme, devant les contestations de l’entreprise, qu’"un cadre de production l’avait menacée d’une rétrogradation de son poste de conductrice à celui d’opératrice de ligne, et qu’une cadre de service avait insisté auprès du médecin du travail afin que ma mère soit jugée inapte à l’exercice de son poste."

Si cette requête n’avait pas été légitimement et professionnellement refusée par ce médecin, ma mère aurait été licenciée par la Direction.

Enzo Rosada

Bien sûr, Enzo Rosada se réjouit de cette reconnaissance par l'assurance maladie, ce 5 juillet 2021. Mais pour lui, ce qui était choquant a été la réaction de l'entreprise après la chute de sa mère dans la cage d'escalier, au moment de la déclaration à l'assurance maladie, quand l'entreprise a "émis des réserves" sur l'accident du travail. La déclaration était accompagnée d'"un courrier de deux pages", selon le fils de la salariée d'UPSA, qui a pu avoir accès aux pièces du dossier comme il en était autorisé.

"La contestation de l’accident du travail par le Directeur des sites, Thierry Thil, auprès de la CPAM ne fait qu’entretenir la détresse, la stupeur, et la révolte de ma mère ainsi que de son entourage" (...) Il estime malgré tout que : "la vérité des faits triomphe, la CPAM reconnaît le caractère professionnel de cet accident le 05 juillet 2021.

Aujourd'hui, d'après son fils Enzo Rosada, Madame Storti est prise en charge "physiquement et psychologiquement" dans une clinique de Marseille et "marche un peu". Sa chute de 10 mètres a brisé son corps en plusieurs endroits : la mâchoire, le bras et le genou. Quant à ses souffrances psychologiques, elles ont peut-être d'autres causes.

Enzo et sa mère souhaitent que l'enquête aboutisse : "la justice se chargera de déterminer les responsables et d’en établir les responsabilités". Mais ce temps de la justice, il le sait, sera un peu plus long.

Une plainte contre X

Une plainte a été déposée par les avocats de madame Storti "contre X pour harcèlement moral, blessures involontaires et plus généralement toutes infractions à la législation du travail, afin que l’accident du travail dont elle a été victime ne reste pas impuni" (extraits de la plainte). "Les faits que nous vous dénonçons aujourd’hui portent une atteinte aux valeurs essentielles protégées par le Code du travail (la sécurité des salariés) et par le Code pénal (la vie et l’intégrité physique d’autrui)". 

Ensuite, la famille dit vouloir saisir un juge d'instruction dès la mi-juillet. Enzo Rosada ajoute pour terminer : "je ne suis pas du tout inquiet. Tout est démontrable très facilement. La CPAM n'est pas un organisme de police (...) et ils ont pu avec les éléments à leur disposition se rendre compte que c'était lié au travail (...). Alors, on peut s'imaginer qu'avec des enquêteurs, ça ira un peu plus loin et les responsabilités seront déterminées".

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