Distances minimales entre cultures traitées aux pesticides et habitations : application au 1er janvier 2020

Les agriculteurs auront l'obligation de respecter une distance minimale entre les épandages de produits phytosanitaires et les habitations. A partir du 1er janvier 2020. Une distance qui pourra varier en fonction des départements. Les négociations, tendues, se déroulent en ce moment.

L'annonce de cette mesure voulue par le gouvernement début septembre n'avait pas satisfait grand monde.

Les défenseurs de l'environnement la trouvent beaucoup trop faible.

Les agriculteurs en revanche dénoncent un dispositif qu'ils estiment injuste. Et ils l'ont fait savoir en organisant une série de manifestations ces dernières semaines.
 

Négociations ouvertes


Le projet de décret doit entrer en vigueur le 1er janvier 2020.

Deux possibilités :

une application sans accord préalable qui prévoit une distance de 5 mètres pour les cultures basses comme les céréales et les légumes et de 10 mètres pour les cultures hautes telles la viticulture et l'arboriculture. En ce qui concerne les produits les plus dangereux, la distance sera de 10 mètres dans tous les cas.

- ou l'adaptation des distances dans le cadre de chartes : ces chartes devront résulter d'un accord entre professionnels, riverains, préfectures et élus. Elles permettront de réduire les zones de non traitement à 3 ou 5 mètres. Cela ne sera possible que s'il y a utilisation de matériels de pulvérisation performants sur le plan environnemental ou s'il y a recours à des produits de biocontrôle ou à faible risque.

"Avec ce dispositif, la France se dote d’un cadre national pour la protection des riverains et deviendra un de ses seuls pays européens à instaurer de telles mesures" souligne le ministère de la Transition Ecologique.

Qui explique que l'objectif est de "renforcer la protection des populations ainsi que celle des exploitants agricoles et d'améliorer le dialogue entre agriculteurs, riverains et élus locaux".
 

Deux mois pour trouver un accord


Les agriculteurs ont donc encore deux mois pour se mettre d'accord sur une charte. 

Mais ils ne cachent pas leur colère. "On a déjà des zones de non traitement de 5 mètres le long des cours d'eau, ça fait encore un surplus" se désole Alain Briffeille, agriculteur en Lot-et-Garonne.

"Et puis qui va payer, qui va entretenir ces zones ? C'est la grande question" ajoute t-il, expliquant qu'il va devoir arracher ses noisetiers sur la bande de non traitement. 

"On nous impose des zones de non traitement en France mais pas aux autres pays européens, c'est une concurrence déloyale" dénonce pour sa part Jacques Chapollard, le président de FDSEA du Lot-et-Garonne, qui estime que la perte de chiffre d'affaire sera de 10 à 15% selon les exploitations.

Dans le reportage qui suit, nos reporters Jean-Michel Daguenet et Christophe Brousseau sont allés à la rencontre des agriculteurs lot-et-garonnais. Interviennent : 1/Alain Briffeille, producteur de noisettes, 2/Jacques Chapollard, Pt FDSEA 47, Béatrice Lagarde, la préfète du Lot-et-Garonne.

 




 
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