Coup de tonnerre dans la petite commune du Lot-et-Garonne. Le château de Lauzun a été vendu à un particulier. Une déception pour la mairie et les habitants, qui se sont mobilisés pour qu'il soit racheté par la municipalité. Malgré l'amertume, le maire espère travailler en bonne intelligence avec le nouveau châtelain, pour partager ce patrimoine.
L'ambiance est morose au Café des sports dans le cœur de Lauzun. La nouvelle est tombée mercredi 13 décembre, le château du 16ᵉ siècle qui surplombe la commune du Lot-et-Garonne a été vendu à M.Walsh, un distillateur irlandais. Une déception pour la commune qui s'était mobilisée depuis plusieurs mois pour rassembler les 2 millions d'euros nécessaires à son achat.
Je suis vraiment catastrophée, je pensais vraiment qu'on allait réussir
Une habitante de Lauzun
La municipalité aussi doit encaisser la nouvelle. Elle avait pour projet d'ouvrir les portes de la résidence du premier duc de Lauzun et d'en faire un lieu touristique. "Ça me navre profondément, ce sont à nouveau des intérêts privés contre des intérêts publics" explique Jean-Pierre Barjou, maire de la commune.
Solidarité
Pourtant, l'histoire était belle. Le maire avait lancé une cagnotte qui avait recueilli plus de 200.000 euros de dons d'habitants et d'entreprises. Un accord avait été trouvé avec l'établissement foncier public de Nouvelle-Aquitaine qui acceptait de mettre sur la table la somme nécessaire. La commune aurait remboursé la somme sur cinq années, tout en pouvant exploiter le château.
Malheureusement, ce montage financier a fait perdre la préemption de la commune sur la vente. Les propriétaires ont finalement accepté en décembre l'offre du particulier irlandais, dont le prix de vente est resté inconnu.
Nouer un dialogue
Si la commune est amère, le maire espère nouer un dialogue avec le nouveau châtelain. Notamment pour continuer les visites historiques de la demeure, autorisées par les anciens propriétaires quelques mois dans l'année. "Nous allons discuter avec M.Walsh dès que ce sera possible, pour connaître ses intentions et les possibilités d'entente que nous pourrions trouver pour développer nos projets, comme celui du musée des hussards", explique l'édile. Pour le moment, le mystère plane sur le devenir du château et les ambitions de son propriétaire.