Condamné pour blanchiment de fraude fiscale en 2018, l'ancien ministre du budget a déambulé ce jeudi dans les allées du marché de Monsempron-Libos, dans le Lot-et-Garonne. Sa première sortie publique depuis son retrait de la vie politique il y a dix ans.
Des accolades, des tapes dans le dos, de grands sourires : au milieu des étals du marché de Monsempron-Libos, dans le Lot-et-Garonne, Jérôme Cahuzac sort de l'ombre en toute décontraction dix ans après les accusations de fraude fiscale qui ont provoqué la chute de l'ancien ministre de François Hollande.
Mains dans les poches, l'ancien député-maire du Lot-et-Garonne a échangé avec quelques passants."Tu nous a manqué", le gratifie l'un d'eux. "Il venait prendre la pression. Il arrivait et nous demandait comment ça se passait pour nous", se souvient avec amusement une connaissance vieille de vingt ans."On est content, on ne l'a jamais oublié", clame un badaud, grand sourire aux lèvres.
"Vous faites votre retour au pays", le questionne un autre. "Non, je ne suis jamais parti", lui répond l'ancien député du Lot-et-Garonne. Et pourtant de l'eau a coulé sous les ponts.
Suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme, cinq ans d'inéligibilité et 300 000 euros d'amende en 2018, l'ancien ministre a déménagé en Corse pour retrouver une activité de médecin, loin des regards.
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Le retour de Jérôme Cahuzac en Lot-et-Garonne
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©France 3 Aquitaine
L'amorce d'un retour en politique ?
Pour sa première sortie publique depuis dix ans, Jérôme Cahuzac n'a pas échappé aux questions des journalistes présents à cette occasion. L'ancien ministre s'est refusé à tout commentaire.
Seuls ses soutiens politiques locaux s'expriment, à l'image de Guy Gérard, maire de Monsempron-Libos de 1980 à 2008. “Il a une profonde amitié pour nous et pour le territoire. Il s’est tellement occupé des problèmes locaux qu’il y est très attaché”.
Ce déplacement amorce-t-il la reprise d'une carrière politique aujourd'hui à l'arrêt ? L'hypothèse divise ses anciens électeurs. "C'est quelqu'un de compétent du point de vue politique. On a été choqué, ça n'est pas facile à digérer mais il faut aller de l'avant s'il a le courage de repartir.", estime une passante. Un homme s'interroge, amer : “Après tous ses démêlés judiciaires, ses mensonges que vient-il faire ici ?”.