L'église, l'école et une dizaine d'habitations de ce village proche de Marmande présentent d'importantes fissures. "On se sent complètement démunis", admet José Balaguer, maire de la commune.
"C'est une catastrophe pour nous". Le constat du maire de Bouglon, José Balaguer, est alarmiste. Ce village d'ordinaire paisible, entre Marmande et Casteljaloux (Lot-et-Garonne), fait face à un "fléau". Une dizaine de bâtiments sont en effet abîmés par de profondes fissures. L'école de la commune est notamment touchée. "C'est un ancien château magnifique, mais depuis un an et demi, il y a des fissures partout, détaille l'édile. Dans les classes, des portes ne peuvent plus fermer." L'église fait également partie des édifices endommagés.
Les dégâts sont tels que certaines maisons sont désormais inhabitables. "Je suis en train de perdre un bien. Je ne peux pas y vivre, je ne peux pas le louer ni le vendre : j'ai une maison qui s'effondre !", témoigne Florence Thouens, une habitante du village. Derrière elle, on peut difficilement rater la fissure imposante sur le mur de sa maison. "Ca a commencé à l'été 2019, narre-t-elle. On a mis un témoin, mais il a rapidement craqué. Plus les mois passent et plus la fissure s'amplifie...". La Bouglonnaise l'avoue, elle doit "cumuler les emplois" pour tenter de "sauver" sa maison. "Je ne demande pas la lune, juste qu'elle soit réparée", admet-elle.
L'inaction des assureurs déplorée par le maire
Trois ans après l'apparition des premières fêlures, la situation n'a pas bougé d'un iota. José Balaguer fustige des assurances "qui se renvoient la balle, sous prétexte que c'est dû aux glissements de terrain ou à la sécheresse". "On joue au ping-pong, et à la fin, personne ne prend en charge", se lamente le maire de Bouglon. C'est compliqué à gérer, pour une petite commune de 640 habitants. On se sent démunis."
La situation est telle que Régis Cotonnec, expert indépendant basé dans le Lot-et-Garonne, préconise plutôt un recours en justice. "Les assureurs vont dire que les fondations sont vieilles, mais c'est normal !, assure-t-il. Les structures n'ont rien à voir. Le caractère déterminant, c'est l'argile." En attendant, les conditions météorologiques n'aident pas à apaiser la situation. "Depuis 15 jours, on repasse sur de l'humidité, et l'eau ne fait pas bon ménage avec une structure qui s'effondre", illustre Florence Thouens.