Ils sont de plus en plus nombreux à demander de l'aide en 2020. Selon la Banque Alimentaire du Lot-et-Garonne, la distribution de nourriture aux associations a augmenté de 20 à 25% depuis mars dernier. Avec l'annonce de ce nouveau confinement, les précaires sont à nouveau en première ligne.
Cette fois, ils savent à quoi s'attendre. Malgré le nouveau confinement, les bénéficiaires des Restos du coeur de Boé Roses se pressent devant les locaux, attendent patiemment leur tour. Une fois les mains désinfectées et l'attestation récupérée, ils peuvent aller chercher leurs denrées alimentaires."Le premier a été un rodage, donc là on sait à quoi s'attendre. On fait attention et venir une fois par semaine ça me suffira en fait."
"On risque d'avoir encore une augmentation"
Les voilà libérés d'un poids : cette fois-ci, les Restos du coeur restent ouverts. Une nécessité, pour l'animatrice du centre, Monique Prouzet, qui redoute les conséquences à venir :"Nous avons 10% de plus d'accueillis qui sont arrivés. Certaines personnes vont être au chômage, des entreprises vont fermer... on risque d'avoir encore une augmentation."
L'un des départements les plus pauvres de la région
La situation ne cesse d'empirer depuis le début de l'année, alors que le Lot-et-Garonne est le deuxième département le plus pauvre de Nouvelle-Aquitaine selon les chiffres de l'INSEE de 2015.Dans son rapport annuel sur l'état de la pauvreté en France, le Secours Catholique montrait déjà qu'en 2018 dans le Périgord Agenais, les 600 bénévoles présents ont accompagné près de 10 000 personnes en situation de précarité. Ces dernières avaient un niveau de vie médian de 702 euros (alors que le seuil de pauvreté à 60 % est de 1 041 euros).
"Il vient presque tous les jours"
Même la Banque Alimentaire du département a constaté une augmentation de ses distributions de 20 à 25% depuis mars dernier. Miguel Martinez, son vice-président, voit de plus en plus souvent les responsables des 20 structures qu'il fournit. Ce matin, c'était Louis Cerro, de l'association le Coeur sur la Main à Marmande :"Il vient presque tous les jours, alors qu'avant on le voyait deux fois par semaine. Peut-être que ce soir il sera démuni, il aura tout distribué..."
Collecte indispensable
Contrairement au premier confinement, 80% des associations qu'il fournit sont restées ouvertes (au lieu de quatre). Pour le moment, il arrive à leur distribuer les denrées nécessaires et les entrepôts sont assez pleins. Mais Miguel Martinez redoute les prochains mois :Difficile encore de savoir ce qu'il adviendra en novembre. Quoi qu'il en soit, le nombre de précaires en Lot-et-Garonne a définitivement augmenté comme partout en France. Et le bilan devrait s'alourdir à la fin de ce reconfinement."Le plus inquiétant c'est la collecte, qui est fin novembre. C'est quand même 70 tonnes de marchandises. Donc si on n'a pas ça, on espère qu'on aura un peu d'aide de l'État."