La semaine dernière, la fédération nationale de l'agriculture biologique lançait une pétition contre l'industrialisation de l'agriculture biologique, dénonçant la production de tomates hors-saison en serres chauffées. Un mode de culture notamment pratiqué en Lot-et-Garonne.
Lancée il y a quelques jours, la pétition "Pas de tomate bio en hiver : non aux serres chauffées !" de la FNAB, associée au Réseau Action Climat, à la Fondation Nicolas Hulot et Greenpeace France, rassemble déjà plus de 40 000 signatures.
Ce texte dénonce l'absurdité d'une production contraire aux valeurs et principes de l'agriculture biologique, avec la commercialisation de fruits et légumes hors-saison, pour répondre à la demande croissante des consommateurs en produits estampillés bio.
Des tomates sous serres chauffées en Lot-et-Garonne
Cette culture labellisée bio sous serres chauffées est-elle pratiquée dans les départements aquitains ?"Oui, on retrouve ce type de production de tomates dans le Lot-et-Garonne", répond Sylvie Dulong, présidente de la Fédération Régionale d'Agriculture Biologique Nouvelle-Aquitaine.
Et les tomates ne sont pas les seules à bénéficier du chauffage : "la même chose se pratique notamment pour le concombre", ajoute-t-elle.
Pourtant, le cahier des charges bio impose le "respect des cycles naturels" et une "utilisation responsable de l’énergie", comme le précise la FNAB dans sa pétition.
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Avec cette pétition, la fédération demande au ministre de l'Agriculture l'interdiction de la production de fruits et légumes hors-saison au sein de la fillière biologique.
+ 27,2 % de surfaces certifiées bio entre 2017 et 2018
Depuis plusieurs années, la croissance de la superficie agricole cultivée en bio est en forte progression en France et en Nouvelle-Aquitaine.
Tableau : la progression de la surface (hectares) d'agriculture biologique et/ou en conversion en Nouvelle-Aquitaine
Selon les derniers chiffres rendus publics ce mardi 4 juin par l'Agence bio, le nombre d'exploitations en bio a progressé de 15,5% entre 2017 et 2018. Et les surfaces certifiées bio ont bondi de 27,2% dans la région (voir les tableau ci-dessous).
"Cela nous ravit qu'il y a de plus en plus de surface en agriculture biologique. Cela aura des impacts positifs sur l'environnement, la santé humaine, etc. Mais le changement d'échelle de la bio ne doit pas se faire au détriment de ses valeurs", prévient Sylvie Dulong.