"On n'aurait jamais eu les moyens" réparer sa voiture pour presque rien, le bon plan des garages solidaires

C'est une alternative qui soulage le porte-monnaie : le garage solidaire. Dans ces structures associatives, les outils et machines sont mis à disposition pour réparer voitures et motos en autonomie ou avec les conseils d'un professionnel. Exemple dans le Lot-et-Garonne.

Le prix est souvent ce qui freine les réparations d'une voiture. "Les gens demandent les devis pour connaître la cause de la panne, mais ne vont pas jusqu'à la réalisation", constate Bernard Dèche, président de l'Apreva, une association qui apporte des solutions de déplacements aux personnes sans emploi.

Pour remédier à ce problème et aider les citoyens à retrouver de la mobilité, surtout en milieu rural, l'association a ouvert trois garages associatifs en Nouvelle-Aquitaine. À Lormont, près de Bordeaux et deux dans le Lot-et-Garonne : Bon-Encontre et, depuis quelques semaines, le Moto Club Villeneuvois à Aiguillon.

Apprendre à réparer soi-même

Dans ces structures solidaires, les clients peuvent réparer leur véhicule eux-mêmes ou, s'ils n'ont pas les connaissances, se faire accompagner par un professionnel. Comme Angelo qui déambule en blouse blanche dans le nouveau garage lot-et-garonnais de 150 m². "Mon rôle est de les guider, de leur expliquer comment faire pour que les clients puissent le faire ensuite. La mécanique, ça s'apprend, mais il faut être patient !", reconnaît le mécanicien bénévole. 

On n'aurait jamais les moyens d'avoir tous ces outils et machines chez nous. C'est vachement pratique.

Mathieu

Usager du Moto Club Villeneuvois

Hormis le tournage de pièces ou la peinture, quasiment toutes les réparations peuvent être réalisées ici. Dépannage, entretien des pneumatiques, circuits électriques... Les clients viennent directement avec leurs pièces. En cas de doute, ils peuvent encore une fois se faire conseiller par les membres du garage solidaire. "C'est sympa d'avoir du monde autour de soi, de ne pas être seul. Tout est mis à disposition : les outils, l'établi, un poste pour la soudure...", reconnaît Mathieu, accroupi devant sa moto BMW de 1982 qu'il ne bichonne plus que dans des garages associatifs. 

Une alternative économique

À 15 euros l'adhésion mensuelle ou 150 euros pour sa version annuelle, cette alternative associative permet de réaliser de grosses économies. D'autant que ces derniers mois, les prix des réparations ont explosé. Selon l'association Sécurité & réparation automobile (SRA), le coût des réparations a progressé de 7% sur l'année 2023. Si l'on compare entre 2019 et 2023, l'augmentation atteint les 26,2 %.

L'entraide est au cœur de ces dispositifs, de plus en plus nombreux dans le pays. Pour autant, les gérants se défendent de toute "concurrence" aux établissements traditionnels. "On sait très bien qu'il y a des choses que l'on ne peut pas faire comme un réparateur professionnel. Mais pour ceux qui ont envie de faire de l'entretien sur leur machine, on leur propose ce service-là", insiste Jérôme Saint-Germain, le président du Moto Club Villeneuvois.