Le loup continue d'inquiéter les éleveurs en Limousin

Sa présence permanente n'est toujours pas avérée en Limousin mais le loup continue de provoquer des sueurs froides aux éleveurs. Plusieurs analyses réalisées en France et Allemagne se contredisent sur son existence. Certains agriculteurs décident malgré tout de s'adapter. 

Le loup peut-il s'installer durablement en Limousin ? C'est la question que se posent de nombreux éleveurs soucieux pour leurs troupeaux. "A ce jour aucune présence avérée de loup en Limousin n'a été constatée", assure pourtant Gérard Ruven, coordinateur du réseau loup-lynx à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage Nouvelle-Aquitaine. 

Tout n'est pas aussi simple et l'organisme reconnaît que les loups, venant pour la plupart d'Italie, peuvent parfois traverser le Limousin. Mais aucune meute n'a pour le moment été recensée dans les départements de Corrèze, de Creuse et de Haute-Vienne. 
 

Des éleveurs inquiets 


Les déclarations de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ne rassurent en rien les éleveurs. Sur le plateau de Millevaches, quatre attaques consécutives sur des troupeaux de brebis ont mis la puce à l'oreille des agriculteurs. 

Emilie de Launay, éleveuse d'ovins et membre de l'association "Préservons nos troupeaux des loups en Limousin", en est persuadée, la mort de l'une de ses bêtes, le 29 avril 2018, est l'oeuvre d'un loup. La victime a été retrouvée égorgée et avec l'épaule consommée.
 

Des analyses qui se contredisent 


Et pour prouver le bien-fondé de leur conviction, les éleveurs n'hésitent pas à procéder à des contre-analyses avec l'aide d'un laboratoire allemand. Seul un résultat a été positif avec des prélèvements indiquant la présence d'un animal avec 40% de gènes de loup.

La présence d'hybrides a également été relevée, un croisement entre un loup et un berger allemand. Sur internet des loups de Tchécoslovaquie sont en vente et plusieurs élevages existent un peu partout en France. 

L'office de la chasse travaille avec un laboratoire français utilisant un protocole différent de celui des Allemands. "On souhaite qu'il y ait une confrontation sur les deux méthodes pour les comparer et arriver à des conclusions qui soient les plus proches de la vérité", explique Gérard Ruven. 
 
 

S'adapter à la présence du loup


Si certains éleveurs dénoncent la présence du loup en Limousin d'autres tentent de s'adapter. Nicolas Aubineau, éleveur ovins à Arrênes, applique à son troupeau une nouvelle manière de fonctionner pour faire face aux menaces qui pèsent sur ses bêtes. 

En acceptant sa présence, l'éleveur met aussi en place des clôtures spéciales et utilise des chiens spécifiques. Les brebis sont aussi rentrées plus tôt le soir. Mais cela ne suffit pas, Nicolas Aubineau attend aussi que l'Etat se porte garant des pertes avec des indemnisations.

"Il faut donner les moyens aux agriculteurs de pouvoir continuer leur profession tout en vivant avec le loup", lance Nicolas Aubineau. Les préfectures commencent à réagir. Une cellule de veille loup a été mise en place en Corrèze en février et une autre sera mise en place en Haute-Vienne le 11 septembre. L'ombre du loup, plane elle toujours sur les enclos. 

 
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