Cette année, les apiculteurs du sud-ouest font grise mine. Les récoltes de miel ne sont pas au rendez-vous. La faute à un temps maussade.
La saison avait pourtant bien démarré avec un printemps idéal pour les abeilles. Mais leur production s’est effondrée mi-mai.
Températures froides
En cause, des températures fraîches. “Il faut du chaud pour produire du miel. C’est une alchimie entre l’hydrométrie du sol et de la plante, et les températures. Et là, les températures ont fait le yo-yo”, regrette Bertrand Auzeral, président de l’Abeille gasconne.Si le producteur ne perd pas espoir, il concède que “ce n’est pas l’euphorie dans le monde apicole” du Sud-Ouest, cette année.
► Retrouvez ici le reportage de M. Dubieilh et B. Morin
Plus d’acacia
Avec le retour des beaux jours et de la chaleur, les abeilles produisent à nouveau. Cette fois, leurs terrains de chasse favoris sont les tournesols.Avec des fleurs qui se détachent trop vite et un temps maussade, les abeilles semblent cependant bouder l’acacia. “Le réchauffement climatique y est peut-être pour quelque chose. On voit que le nord de la Loire et de la France ont hérité de notre micro-climat”, analyse Philippe Labay, un apiculteur du Lot-et-Garonne.
Gare au miel frelaté
Très appréciés par les consommateurs, les miels d’acacia sont pourtant toujours dans les rayons. Des produits qui viennent majoritairement d’Europe de l’Est et d’Asie. Pour Philippe Labay, il faut changer ses habitudes. “Il faut goûter d’autres miels, aller à la rencontre des apiculteurs. Et pour ceux qui ne voudraient que de l’acacia, ils prendront le risque d’acheter un miel frelaté de Chine, où il n’y aura que du sirop et de l’eau”, met en garde l’apiculteur.
Pour éviter ces fraudes, les députés ont signé un décret en juin dernier, obligeant les producteurs à donner l’origine de leurs miels. Il devrait rentrer en vigueur, en janvier prochain.