Le climat doux d’octobre et novembre a retardé l’hibernation de nombreux insectes et plantes. Des températures dues au réchauffement climatique qui engendrent des dérèglements. Dans ce contexte, l'apiculture est principalement touchée.
En ce début du mois de novembre, les insectes pointent encore le bout de leur nez dans les jardins. Les températures douces permettent leur présence mais engendrent surtout des conséquences néfastes sur la biodiversité.
Les abeilles moins productives
Les abeilles, habituellement en hibernation à cette période, sont principalement touchées par le phénomène. Lucie Delaplace, apicultrice à Cazaux (Ariège), se désole : "Les rendements s’effondrent. En cinq ans, nous avons perdu presque 20 kilos de miel par ruche".
Ici, les fortes chaleurs entraînent une activité trop importante des abeilles et un déséquilibre au niveau des colonies. "C’est une année très compliquée et éreintante. Le réchauffement climatique demande beaucoup d’investissements que ce soit en temps ou en matériel", pointe l’apicultrice, prenant l'exemple d'investissements en termes d'isolation des ruches.
Le dérèglement des températures, allant de sécheresses et canicules à des chutes de températures brutales, rend le travail de cette apicultrice de plus en plus difficile. "J’ai envie de m’accrocher mais nous sommes dans le flou total. Je crains que cela évolue dans le mauvais sens pour les années à venir", conclut Lucie Delaplace.
Les plantes et d'autres insectes également touchés
Plus largement, c’est l’ensemble de la biodiversité qui est impactée par ces fortes chaleurs. Photographe naturaliste depuis dix ans autour de Millau (Aveyron), Cédric Rajadel est en première ligne pour constater ces changements. Observateur aguerri, il constate lors de ses multiples sorties la présence inhabituelle de papillons à cette période de l’année. "C’est très inquiétant de voir des après-midi aussi chaudes. Il y a dix ans c’était totalement différent", souffle le spécialiste.
Selon une étude parue le 14 octobre 2024 dans la revue Ecology et menée par des chercheurs américains et péruviens, le réchauffement climatique pourrait perturber la relation symbiotique entre les insectes et les plantes
— GEO (@GEOfr) October 15, 2024
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Les plantes sont tout autant concernées par le réchauffement climatique qui affecte leur croissance. "Elles devraient être en repos végétatif à cette période de l’année mais ce n’est pas le cas", détaille Cédric Rajadel. Le repos végétatif est un procédé qui permet aux plantes de faire leurs réserves afin de revenir en forme l’année suivante.
Cette semaine, les températures devraient largement chuter sur la région Occitanie, frôlant avec les zéros degrés ce vendredi matin.