Alain Juppé a rassemblé plus de 3000 sympathisants mercredi soir au Palais des Congrès de Bordeaux, dix jours avant le premier tour de la primaire à droite. Après l'élection de Donald Trump, il met en garde les français contre un discours démagogique qui les dresse les uns contre les autres.
"Je dis non aux clivages, je dis non à la démagogie qui dresse les Français les uns contre les autres, par exemple les élites contre le peuple,
cela ne mène à rien, sinon à des blocages qui seront peut-être plus dangereux encore"
a t-il déclaré mercredi soir après les résultats des élections américaines, alors que son rival Nicolas Sarkozy se pose lui en défenseur d'une "majorité silencieuse", victime de "déclassement", contre "les élites".
"Je continuerai à mener une campagne digne, au fur et à mesure qu'on se rapproche du premier tour de la primaire, certains se complaisent dans le caniveau", a-t-il dit, rappelant que certains le surnomment "Ali Juppé".
"Voici qu'on me taxe de salafisme et d'antisémitisme. Honte aux menteurs, honte aux calomniateurs, honte aux manipulateurs d'extrême-droite et à leurs complices!" a-t-il martelé, devant une foule que son équipe a chiffrée à 3.500 personnes.
"Je resterai digne face aux attaques de tous bords", a-t-il promis.
"Le FN ment", a-t-il ajouté. En cette journée commémorant les 46 ans de la mort du Général de Gaulle, le maire de Bordeaux a entamé son discours en lui rendant hommage. "C'est Pétain contre De Gaulle et nous c'est De Gaulle!" a t-il aussi scandé.
L'ex-Premier ministre explique avoir vu "se dessiner deux France" au cours de ses deux années de campagne, une "conquérante" et "à l'aise dans la mondialisation", et l'autre "en souffrance, en décrochage, qui éprouve un sentiment d'abandon et d'incompréhension".
"Mon objectif, mon ambition, mon rêve, c'est de réconcilier ces deux France, par l'écoute, par le dialogue, dans la dignité,
en disant la vérité qui est le contraire du populisme, voilà ce que je veux faire", a-t-il dit.
Je veux tout faire pour que ces deux France ne s'écartent pas davantage l'une de l'autre".
"Je sonne la mobilisation générale, tout le monde sur le pont", a lancé à onze jours du premier tour le favori des sondages, dont la victoire devra reposer sur une très large participation.
"Le 20 novembre je propose aux Français de dire non à une France frileuse, repliée sur elle-même, hostile à l'Union européenne, infidèle à ses racines chrétiennes qui nous parlent d'amour et non pas de haine du prochain".
"Quelles que soient mes responsabilités Bordeaux pourra toujours compter sur moi!", a-t-il ajouté.
Virginie Calmels, première adjointe, a salué son côté "visionnaire". "Imaginez s'il faisait pour la France ce qu'il a accompli ici à Bordeaux!"
Regardez le reportage d'Elise Galand et Didier Bonnet :