Applaudis tous les soirs pendant les semaines les plus difficiles de la crise du coronavirus, le personnel de santé compte à nouveau sur le soutien populaire pour faire entendre sa voix. En plein Ségur de la santé, des manifestations sont prévues partout en Limousin ce mardi 16 juin.
Ce mardi 16 juin marque le retour des blouses blanches dans la rue. Quelques semaines après le pic de l’épidémie de coronavirus, pendant lequel les soignants ont occupé les avants postes, la colère gronde à nouveau.
Défiance face aux promesses de l’exécutif
À l’appel de plusieurs organisations syndicales dont la CGT, FO, SUD et l’UNSA, les « héros en blouses blanches » comptent bien rappeler à l’exécutif les promesses prises lors de la crise du Covid-19.
Le président de la République annonçait le 25 mars dernier la mise en place d’une « prime covid » pour les soignants. Malheureusement, beaucoup d’entre eux ne seront pas concernés par ladite prime, la faute à des conditions restrictives.
Au-delà de cette prime, un « plan massif » pour l’hôpital public avait été annoncé dans le même discours. Le Ségur de la santé, entamé le 26 mai dernier, a pour but de définir la mise en place de ce plan. Pour Célia Legeard, secrétaire départemental FO Santé en Corrèze et aide-soignante, il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement.
Pour l’instant, ce Ségur n’avance pas. Les partenaires sociaux ne sont pas écoutés. Ils n’écoutent pas la parole de ceux qui sont sur le terrain.
Préserver l’hôpital public
Pour Florence Metje, secrétaire CGT Santé au CHU de Limoges, le gouvernement doit être bien plus volontaire pour relancer un hôpital public profondément marqué par la crise du Covid19.
La situation était déjà grave avant la crise, maintenant, c’est pire. Nous ce que l’on demande, c’est un plan massif de recrutement, de la formation et une revalorisation de salaire pour tout les corps de métiers de l’ordre de 300 euros afin de rendre l’hôpital attractif.
Des mobilisations partout en Limousin
Une petite dizaine de villes du Limousin ont vu défiler les cortèges de blouses blanches aujourd’hui.
À Guéret ce matin, près de 200 personnes se sont réunies devant le Centre Hospitalier. Après quelques applaudissements, une minute de silence a été observée en mémoire de Yann Augras, figure emblématique combat syndical des GM&S à La Souterraine.
Comme les autres manifestants, Laurent Margueitat, secrétaire départemental de la CGT Creuse, a souhaité honorer la mémoire de son camarade syndicaliste.
Comme Yann, on est des enfants de la Sécurité Sociale. Il sera avec nous tout le temps.
À Limoges, 1 500 personnes se sont réunies devant le CHU vers 14h. Après une prise de parole de la CGT les manifestants ont entamé un tour de l'hôpital. À mi-parcours le cortège s'est spontanément mis à applaudir.
Une manière de reprendre le geste de millions de Français pendant le confinement. Comme pour rappeler à l'exécutif à ses promesses faites au début de la crise, lorsque les soignants étaient présentés comme des héros en "première ligne".
En Creuse, une trentaine de blouses blanches se sont aussi retrouvées devant l’hôpital de Saint-Vaury. A Aubusson 90 personnes ont rallié le le rond-point de la place Maurice Dayras à la sous-préfecture dans le calme selon la Gendarmerie.
En Corrèze, 3 rassemblements ont eu lieu. A Brive, 400 personnes se sont retrouvées devant l'hôpital, banderoles et casseroles à la main. A noter la présence du personnel de laboratoire hospitalier.
A Tulle, ils étaient plus de 170 devant l'hôpital selon la police. Tandis qu'a Ussel, 130 manifestants, dont une gros groupe de gilets jaunes, ont battu le pavé en direction de l'hôpital avant de se disperser.
Aucun heurt n'a été signalé sur la région.