Abattoir de Mauléon : des clients contraints de quitter l'entreprise

Si l'image de l'abattoir de Mauléon est depuis trois jours sérieusement écornée, les comptes vont aussi souffrir du scandale de cette maltraitance faite aux animaux. Certains clients ont déjà annoncé quitter la société. C'est le cas de la coopérative Axuria qui représente près de 300 éleveurs.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

" Inadmissible, inexcusable...", les mots ne sont pas assez forts pour dire l'indicible.

Les images terribles diffusées par l'association de défense des animaux L214 provenant de l'abattoir de Mauléon au Pays Basque créent la stupeur et la colère, et en premier lieu à l'intérieur même de l'entreprise et dans toute la Soule.

Si le service abattage est fermé, les autres secteurs continuent de fonctionner. 
Pour autant, Gérard Clementé, le directeur des abattoirs du Pays de Soule, ne décolère pas : " c'est le fait de 2 ou 3 personnes et c'est toute l'entreprise qui est mise à l'index ! "
Il espère que la fermeture du service abattage ne sera pas trop longue. C'est la survie même de l'entreprise qui est en jeu, et bien sûr les emplois...

Même émotion du côté des élus. L'abattoir de Mauléon dépend de la Communauté de Communes.

Il faut qu'on se mette tous au travail (...) pout trouver des solutions pour que cela ne puisse plus se reproduire

plaide Dominique Boscq, le président de la Communauté de Commune de Soule-Xiberoa.

Les clients de l'abattoir sont aussi en colère

La coopérative Axuria qui compte 300 adhérents, a annoncé hier par courrier à ses clients qu'elle ne ferait plus abattre ses bêtes à Mauléon mais " dans un abattoir qui certifiera les meilleures conditions ". Axuria est l'un des principaux clients de l'abattoir du Pays de Soule (elle transforme des milliers d'agneaux et des bovins et représente 16 à 18% du chiffre d'affaire). La coopérative précise qu'elle est contrainte administrativement de partir puisque le secteur abattage est fermé. 
Elle ira, jusqu'à la réouverture de celui-ci, à Laruns pour les agneaux et à Bayonne pour les bovins. Elle spécifie en revanche que la découpe se fera toujours aux abattoirs de Mauléon puisque ce département n'est pas mis en cause.

La coopérative condamne fermement les pratiques et les conditions d'abattage révélées par le film .





Quant aux éleveurs qui pratiquent la vente directe (ils sont près de 300 aussi), s'ils sont choqués par les images, ils rappellent que l'abattoir est " primordial pour la vie de la Soule ".

On ne peut pas s'en passer, que ce soit pour la vente directe, que ce soit pour toutes les coopératives qui sont adossées à cet abattoir

souligne Dorothée Navarra, éleveuse à Lacarry.

Stéphane Le Foll, invité ce jeudi matin de la Matinale d'Europe 1, a annoncé vouloir imposer un représentant de la protection animale dans chaque abattoir.
Or il s'avère qu'il y en avait un à celui de Mauléon. N'a-t-il rien vu ? N'a-t-il pas osé parler ? A-t-il subi des pressions ?
Le ministre de l'Agriculture souhaite accorder " une protection pour ces salariés qui pourra aller jusqu'à leur donner le statut de lanceur d'alerte pour qu'ils soient protégés..."

Une enquête de la gendarmerie et des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture est en cours.

Le reportage de René Garat et Fabien Cordier

Les terribles images tournées à l'abattoir de Mauléon ont fortement choqué. Certains clients commencent à se retirer.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité