Ce lundi, le tribunal de Pau va rendre son jugement concernant l'affaire de maltraitance qui a secoué l'abattoir de Mauléon en 2016. L'ancien directeur risque jusqu'à six mois de prison avec sursis.
Des agneaux encore conscients, saignés sans ménagement, certains balancés brutalement contre les murs de l'abattoir. Des veaux entassés à plusieurs, se marchant dessus au moment de leur étourdissement, paniqués... Ces images insoutenables tournées en 2016 à l'abattoir de Mauléon par L214 avaient provoqué une vague d'indignation sur Internet.
Conditions difficiles
Peu après, quatre salariés et l'ex-directeur de l'abattoir avaient été mis en examen pour maltraitance animale. Le lundi 17 septembre 2018, leur procès s'ouvrait au tribunal de Pau. Les employés ont alors décrit les conditions de travail difficiles auxquelles ils faisaient face chaque jour : manque de personnel, matériel vétuste et dysfonctionnant, cadences infernales..."À aucun moment, il n'y a eu de volonté de faire souffrir", avait déclaré Marie-Claude Boucher, de la Brigade vétérinaire en charge de l'enquête.Tromperie envers le consommateur
Du côté des dix associations de défense des animaux qui se sont portées parties civiles, le responsable était avant tout l'abattoir plus que les salariés. Elles ont rappelé le fait que la structure était labellisée "bio" et "Label Rouge", et ont évoqué une "tromperie".L'ancien directeur de l'abattoir risque jusqu'à six mois de prison avec sursis, et les salariés une amende pouvant aller jusqu'à 400 euros. La décision du tribunal correctionnel de Pau tombera donc ce lundi et pourrait être une victoire importante pour les acteurs de la lutte pour le bien-être animal.